Voyages

Rapa Nui : l’île de Pâques loin, très loin des clichés

Publié par Sylvie Arzelier le 21 mars 2025

(Carnets ouverts) 27°09′ de latitude Sud et 109°26′ de longitude Ouest. L’Île de Pâques, un confetti perdu de 25 petits kilomètres au milieu du Pacifique fait autant rêver pour ses mystérieux monolithes qu’elle se mérite : à plus de 5000km du Chili et l’île n’est accessible que sous certaines conditions.
Souvent réduite à une terre hostile, balayée par les vents et habitée par les statues Moaï fragilisées, Rapa Nui recèle au contraire de belles surprises, loin de tous les clichés. Guy Arzelier, encore fasciné par le magnétisme de l’île, a partagé ses impressions avec Sylvie Arzelier sur cette perle du patrimoine mondial de l’UNESCO et ses conseils pour s’y rendre sans réserve.

Etrange monument qui acceuille le visiteur à Rapa Nui photo Guy Arzelier

Rapa Nui, « la lointaine » en tahitien

La bien nommée : Rapa Nui désigne une ile du bout du monde, la plus éloignée des terres.
Si on ne connaît pas avec certitude l’histoire du peuplement de la plus orientale des iles de Polynésie, on sait en revanche qu’elle a été découverte le jour de Pâques 1722, par le Néerlandais Jakob Roggeveen.

La légende

Le roi polynésien Hotu a Matu’a et sa sœur ou femme, Ava Reipua, arrivèrent sur l’île de Pâques vers 800, fondant une dynastie de tribus. L’oligarchie prétendait communiquer avec les dieux via les fameuses statues Moaï. Au XVIIe siècle, des querelles de pouvoir et l’épuisement des ressources menèrent à l’abandon du culte des Moaï. Un nouveau culte, celui de l’Homme-Oiseau, qui avait pour but de désigner chaque année le leader de l’île pour l’année suivante, s’installa jusqu’à l’arrivée des missionnaires en 1864.

Des périodes sombres au statut désormais protégé

Arrivée à Rapa Nui par l’aerodrome de Hanga Roa photo Guy Arzelier

Les maladies introduites par les continentaux réduisirent les Rapanuis à 111 en 1877. Annexée par le Chili en 1888, la population retrouve progressivement ses droits, et aujourd’hui, la langue rapanui est enseignée. En 2017, l’île comptait 7750 habitants, dont 60% de Rapanuis.

Première Impression : c’est comme poser le pied en Polynésie

À la sortie de l’avion de l’unique compagnie, Latam qui la dessert 2 fois par semaine depuis Santiago du Chili, Rapa Nui offre une ambiance très polynésienne : soleil, chaleur, palmiers, et colliers de fleurs. L’atmosphère est chaleureuse et accueillante, bien loin de l’image austère que l’on pourrait imaginer.

Si la langue locale est bien l’espagnol, elle est parfois mâtinée de « r » roulés, caractéristiques de la prononciation polynésienne.

L’arrivée à Hanga Roa, la capitale et seule ville de l’île, offre un charmant petit port de pêche où se succèdent la majorité des restaurants et des hôtels de Rapa Nui. Elle constitue le point d’attache pour rayonner sur l’ile.

Mais attention, impossible de visiter Rapa Nui et d’approcher les Moaï sans avoir réservé au préalable son entrée au Parc national, qui représente à lui seul près de la moitié de l’ile.

Hanga Roa, la capitale et seule ville de l’île, offre un charmant petit port de pêche photo Guy Arzelier

L’étape au village d’Orongo

Autrefois lieu de cérémonies religieuses, il abrite des pétroglyphes, dessins symboliques gravés dans la pierre, et un petit musée dédié au culte de l’homme-oiseau.

Puis, en avançant au sud-ouest de l’ile, vous pourrez entamer une courte marche pour atteindre le volcan Rano Kau, qui culmine à 324 mètres d’altitude. Et là, vous apercevez à l’intérieur des pentes escarpées, une végétation luxuriante composée d’ananas, de figues, de carex des arènes et d’oranges.

Improbable ! Tout comme ce spectacle que vous découvrez enfin de vos propres yeux, à l’extrémité orientale de l’île : les alignements de Moaï.

Impossible d’approcher les Moaï sans avoir réservé au préalable son entrée au Parc national, Rapa Nui photo Guy Arzelier

Des Moai, partout

L’image emblématique de l’Ile de Pâques s’incarne certainement dans le site d’Ahu Tongariki et ses 15 Moaï qui dominent l’océan. Mais des statues, il y en a partout sur l’ile. 887 monolithes exactement.

En basalte et en tuf, les statues mesurent de 4m à 8 m et pèsent entre 10 et 80 tonnes (14 en moyenne). Ces Moaï ont été érigés sur tout le littoral, mais regardent l’intérieur de l’île, à l’exception de ceux de l’ahu Akivi qui sont tournés vers l’océan.

Certains surplombent également la plage d’Anakena qui, avec son sable blanc, ses palmiers, ses eaux cristallines, rappelle l’origine polynésienne de l’Ile.

Une île aux multiples paysages, de la carrière de Rano Raraku, à la jolie plage d’Ovahé photo Guy Arzelier

La carrière du volcan Rano Raraku

Mais pour comprendre où tout a commencé, il faut absolument vous perdre dans l’immense atelier à ciel ouvert qu’est le site du volcan Rano Raraku. Il recèle des dizaines de statues. Allongés, debout, seuls ou en groupe, visibles partiellement ou bien enfouis dans les hautes herbes, les Moaï ne sont pas tous terminés et on les devine parfois encore dans la pierre. A perte de vue. Et le meilleur moment reste sans conteste la fin de la journée, lorsque les touristes commencent à déserter le site.

Les statues n’en finissent pas d’interroger sur leur origine, leur construction, leur signification. Leur mystère reste entier. Et leur attrait hypnotique.

L’immense atelier à ciel ouvert de Moaï sur les flancs du volcan Rano Raraku photo Guy Arzelier


Rapa Nui offre aussi de belles plages, comme celle d’Anakena photo Guy Arzelier

Une destination qui se mérite

Fascinante, cette île volcanique et mystérieuse, la plus éloignée des terres, offre un mélange parfait de culture, d’histoire et de beauté des paysages naturels sans oublier de magnifiques plages à l’eau accueillante.

Préparez bien votre voyage et laissez-vous surprendre par ce joyau incontournable du Pacifique.

Auteur de l'article

Les Essentiels pour préparer son voyage

Billets d’avion:

Une seule compagnie, Latam, dessert l’île et sa capitale Hanga Roa. Elle assure deux vols hebdomadaires depuis Santiago et Papeete  toute l’année, jusqu’à 5 vols en haute saison. Attention, les mois de janvier et février, qui correspondant aux vacances en Argentine et au Chili, sont particulièrement prisés.

Réserver à l’avance est obligatoire. Vous n’entrez pas sur l’ile si vous n’avez pas de logement.

  • Hébergement:

Les options sont nombreuses et vont des hôtels de luxe (700 à 1000 € la nuit) aux chambres d’hôtes et RbNb, (100 et 200 euros la nuit).

Explora Rapa Nui, situé à l’intérieur de l’île, ce complexe de luxe offre une « expérience immersive ».

Nayara Hangaroa, situé dans la capitale Hanga Roa, cet hôtel offre une vue imprenable sur l’océan.

Entrée au Parc National :

Autour 70 € par personne le temps de votre séjour. Certains sites ne sont accessibles qu’avec un guide. Il est possible de trouver des guides francophones. Comptez 100€ par jour et par personne.

Le parc national de Rapa-Nui offre de somptueux paysges naturels photo Guy Arzelier (3)

Monnaie : un conseil pratique, partir avec des pesos chiliens car les distributeurs sont souvent vides. Les paiements par carte bancaire sont toutefois très faciles.

Location de voitures : Loueur fiable Aku Aku. Compter 100 € pour 2 jours.

L’île offre deux plages accessibles : Anakena et Playa Ovahe.
avec Surf, plongée, snorkeling et randonnée

Se restaurer /

Compter entre 20 et 30 euros pour un repas. Ceviche et poissons frais sont deux incontournables.
Le fameux cocktail Pisco Sour oscille entre 5 et 6 € !

  • Restaurant La Kaleta : produits locaux, spécialité de fruits de mer. Situation privilégiée au bord de l’océan.
  • Restaurant Tataku Vave à Hanga Piko : très beau point de vue, notamment pour admirer les somptueux couchers de soleil. Le chef vous préparera sa spécialité, le ceviche avec les produits frais de Rapa Nui.

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