(Sélection Théâtre) Sarah Bernhardt, Notre Dame de Paris, Rentrée 42 et Feu Mamie

Il faudra s’habituer la rédaction de Singular’s a des goûts éclectiques et les partagent du moment que les lecteurs y trouvent du grain à moudre. Ce mois-ci : L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt, de et par Géraldine Martineau (Théâtre du Palais Royal), Notre-Dame, Reine de Douleur, Reine de Victoire, de Sylvain Tesson (Poche Montparnasse), Rentrée 42, Bienvenue les enfants, de Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire (Comédie Bastille) et Feu Mamie, de et avec Inès de Broissia (Théâtre La Flèche). Sans oublier quelques spectacles qui se finissent.

L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt, de et par Géraldine Martineau (Théâtre du Palais Royal)

L’extraordinaire destinée de Sarah Bernhardt, de Géraldine Martineau Th Palais Royal Photo Fabienne Rappeneau

Pour celle que l’on désignait, « l’impératrice du théâtre », « la scandaleuse ». ou « la divine », il fallait un spectacle non conformiste à sa démesure et surtout un récit débridé pour rendre justice à sa devise, « Quand-même ! ». Mêlant jeux de lumières, projections vidéo d’archives, scènes de groupe, le pari est relevé haut la main par la troupe de 10 artistes, incarnant plus de 35 personnages menée tambour battant par Salma Bordes, auteure et metteure en scène de ce show Sara B.!

C’est même le succès de la rentrée qui se prolonge jusqu’au 26 janvier 25 au Théâtre du Palais-Royal. Ne ratez pas cet hommage à la grande Sara magnifiquement incarnée par Estelle Meyer, vous apprendrez aussi beaucoup comme Olivier Olgan l’a fait lui-même sur son panache et son engagement pour changer le regard sur les femmes. Lire plus par Olivier Olgan

Notre-Dame, Reine de Douleur, Reine de Victoire, de Sylvain Tesson (Poche Montparnasse)

Notre-Dame, Reine de Douleur, Reine de Victoire, de Sylvain Tesson (Poche Montparnasse)

De quoi l’émotion de l’effondrement de flèche de Notre-Dame de Paris est-elle le nom ? s’interroge Sylvain Tesson. Lu en alternance par les comédiens Samuel Labarthe, François Marthouret, Claude Aufaure et Christophe Barbier, son hommage enfiévré à Notre-Dame de Paris, son récent calvaire et sa résurrection, prend une dimension épique, lyrique et profondément humaine au Théâtre de Poche-Montparnasse jusqu’au 1er février 2025. Lire plus par Calisto Dobson

Rentrée 42 Bienvenue les enfants, de Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire (Comédie Bastille)

Rentrée 42 Bienvenue les enfants, de Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire (Comédie Bastille) photo DR

Quelles furent les conséquences concrètes de la Rafle du Vel d’Hiv sur la rentrée 42 ?  La pièce de Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire tirée du roman éponyme de ce dernier rèvèle la réalité historique ce qui se cache derrière les plaques commémoratives sur les frontispices des écoles du centre parisien.

Une directrice (Anne Richard) d’une école primaire du IIe arrondissement se prépare avec ses trois institutrices (Isabelle Andréani, Emilie Chevrillon, Fanny Lucet) pour une rentrée scolaire qu’elle espère sans surprise et aussi bien cadrée que les autres. Hélas seulement quelques enfants viennent à l’appel, et l’Education Nationale est aux abonnés absents… Dans une classe plus vraie que nature, chaque protagoniste devra s’engager devant une réalité, d’abord nièe par les autorités, puis assuméé qui bouscule les quant à soi.

Bien écrite et bien menée, Rentrée 42, à laComédie Bastille jusqu’au 2 février nousplonge dans la France occupée vue du prisme de l’école des petis; du déni à la prise de conscience, toutes les nuances d’un drame sont brossées par une troupe magistrale investie, incarnant les sensibilités différentes face à l’abominable. Elle réussit à mélanger émotions et humour pour incarner et signifier le choc de l’inomable, et surtout le souvenir !

Le manuel conçu par l’administration française collaborationniste pour effacer le crime met le feu aux poudres et appelle à la Résistance malgré les appréhensions, les incompréhensions et les risques. La mise en scène parfaitement maitrisée de Xavier Lemaire plonge le spectateur face à la question : Qu’aurais-je fait ?  au regard des désinfiormations de l’époque.
Une réussite roborative et toujours d’une actualité brulante.

Inès de Broissia, auteure de Feu Mamie, Théâtre La Flèche) photo Luca Bozzi.

Feu Mamie, de et avec Inès de Broissia (Théâtre La Flèche)

Avec une excentricité joyeuse, Feu Mamie, le premier ‘seule en scène’ d’Inès de Broissia nous entraine dans une veillée funèbre percutée par l’incendie de Notre-Dame !
De ces deux événements, la comédienne chanteuse brosse une tranche de vie familiale intime et collective, à la fois poétique et burlesque au Théâtre La Flèche jusqu’au 14 mars 2025. Sa capacité à endosser un florilège de personnages singuliers et attachants, nourrie des trouvailles scéniques de Romain Francisco, ne se contente de faire rire mais aussi de méditer sur le temps qui nous construit. Inès de Broissia s’est confiée à Singular’s. Lire plus par Olivier Olgan 

Les Secrets de la Méduse, d’Antoine Guiraud et (avec) Geoffrey Callènes (Théâtre Le Ranelagh)

Le secret de la Méduse, de et avec Geoffrey Callènes et Antoine Guiraud Photo Ben Dumas

« Tout le monde connaît le tableau, personne ne connaît l’histoire »… le sous-titre de ce seul-en-scène tient parfaitement sa promesse au Théâtre Le Ranelagh jusqu’au 30 mars 2025.
A la différence de la conférence artistique d’Anne Cangelosi (Comédie Bastille jusqu’au 28 juin 2025), les secrets du chef d’œuvre de Géricault y sont révélés de l’intérieur à travers l’édifiant témoignage de Pierre-Laurent Coste, l’un des rares survivants.
Geoffrey Callènes sur une mise en scène d’Antoine Guiraud incarne avec intensité les nombreux protagonistes du drame de La Méduse qui reste l’un de plus grands scandales de l’ histoire de la marine française. lire plus par Olivier Olgan

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