Six spectacles musicaux qui enchantent les oreilles et les yeux pour les fêtes

Que se soient les belles machines aux chorégraphies bien huilées aux chorus pléthoriques bien soudés : Hello Dolly ! (Lido2), Black Legends (Bobino Paris), des spectacles décalés bousculant les codes de la musique savante : Come Bach (Lucernaire), Le Phoenix de ces dames (Studio Hebertot) ou les récits-récitals qui éclairent un compositeur à travers sa vie et sa musique : Offenbach & Les Trois empereurs (Poche Montparnasse), Une leçon avec Chopin (Ranelagh), Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde (Théâtre Le Funambule), … il y en a pour tous les goûts et surtout toutes les oreilles. Et le plaisir des yeux pour des sorties de fêtes en famille. Un conseil de Singular’s: ne procrastiner pas trop pour réserver ces spectacles, ils sont très courus.

Hello Dolly!, nouvelle production de Stephen Mear (Lido2 Paris)

Hello Dolly, de Stephen Mear (Lido2) photo Julien Benha (11)

60 ans de tubes et de chorus virevoltants ! La quintessence du musical américain est de retour à ParisHello Dolly! dans la nouvelle production Stephen Mear reste un concentré de bonne humeur et de couleurs acidulées, porté par une Caroline O’Connor explosive dans le rôle-titre et une jeune troupe particulièrement enjouée.
Si dramatiquement, le ressort est un peu suranné, les tubes comme l’énergie des chorégraphies de Gower Champion sont très communicatifs.
Une belle vitrine glamour et de charme pour l’ouverture du Lido2 qui relance de belle manière l’esprit de fêtes des Champs Elysées. Lire plus par Patricia de Figueiredo

Le saviez vous ? Hello, Dolly  interprété par Louis Armstrong, détrône au hit-parade de 1964 Can’t Buy Me Love, des Beatles !!

jusqu’au 5 janvier 2025 Lido 2, 116 avenue des Champs-Elysées – 75008 Paris,

Une leçon avec Chopin transcende Pascal Amoyel (Théâtre du Ranelagh)

Après Beethoven et CziffraPascal Amoyel approfondit la dynamique de son « récit récital musical » tout en sachant qu’il danse sur un fil paradoxal : parler de l’ineffable alors que le piano suffirait !

Une leçon avec Chopin, de et avec Pascal Amoyel (Théâtre du Ranelagh) photo Philippe Escalier

Avec  « Une leçon avec Chopin », le comédien pianiste se rapproche sans s’y bruler de la flamme musicale, mais aussi du feu de sa vocation d’interprète. Avec une double réussite, nous émerveiller en faisant vivre au sens propre (la musique de) Chopin à travers son enseignement et « au fond passer de la pensée discursive, qui déprime nos vies, à la pensée perceptive » comme ce « passeur d’âme » et d’émotions nous le confiait lucidement. Lire plus par Olivier Olgan

jusqu’au 5 janvier 25, Théâtre du Ranelagh

Dans cet état de vide mental, tout peut arriver, comme par exemple créer des moments musicaux dont on sent qu’il n’y a même plus lieu de se les approprier tant ce qui coule de nos doigts nous échappe, tout en provenant de notre intimité source.
Pascal Amoyel pour Singular’s

Come Bach, mise en scène Gérard Rauber (Lucernaire)

Come Bach (Lucernaire) photo Alexis Rauber

Si vous pensez Bach ennuyeux, aller donc venez-vous frotter à ce « Come Back » où un quatuor de musiciennes un peu déjantées – mais assurément virtuoses – dépoussièrent énergiquement sa perruque et le bousculer sans ménagement mais avec une bienveillance décomplexée de son piédestal. Brassant avec gourmandise plutôt créative, arrangements, transcriptions ou adaptations décalées, mais aussi des auteurs fans de Bach, de Maxime Leforestier à Marie Paul Belle, d’Arvo Pärt à Nino Rota.

Autant dire que les oreilles sont sollicitées, mais les yeux aussi puisque chaque morceau est l’occasion de mises en scène burlesques, débridées même parfois innocentes. Accrochez vous cela « cannones » à tous vents et voix !

« Société Come Bach, bonjour. Ne quittez pas, nous allons prendre votre appel. Vous êtes en relation avec Come Bach international »

Pour le plus grand plaisir du mélomane (sérieux s’abstenir) ou pas, Bach devient ce terrain de jeux sonores et scéniques plutôt jouissifs où des musiciennes la soprano Anne Baquet au chant, Claude Collet au piano, Amandine Dehant à la contrebasse et Anne Regnier (en alternance avec Ariane Bacquet) au hautbois et cor anglais s’en donnent à cœur joie au sens propre et figuré.
Et il est difficile de résister à ces 85 minutes de notes indisciplinées bourrées d’intelligence et de sourires.

jusqu’au 12 janvier 2025, du mardi au samedi 20h, dimanche 17h, Lucernaire, 53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris

Offenbach & Les Trois empereurs, de, par et avec Christophe Barbier (Poche Montparnasse)

Offenbach & Les Trois empereurs, de, par et avec Christophe Barbier (Théatre de Poche Montparnasse) photo Pascal Gely UNE

Habitué de la petite salle du Théâtre de Poche Montparnasse, après ‘Mozart, mon amour‘ Christophe Barbier reforme son trio avec la soprano Pauline Courtin et le pianiste Vadim Sher, pour incarner et ciseler un portrait pétillant de Jacques Offenbach. A partir d’un fait historique plausible, le récit – récital musical qu’il a écrit et met en scène est à la fois l’occasion d’en savoir plus sur le “musicien de la joie” et d’ apprécier une vingtaine de tubes, puisés de ses opéras les plus populaires La Périchole, La Belle Hélène, Orphée aux Enfers ou La Vie parisienne, mais aussi méconnus comme Pomme d’Api, La jeunesse de Berlin ou Le Violoneux. Lire plus par Patricia de Figueiredo

“S’il défie ainsi le temps, c’est aussi parce qu’il a compris quelques éléments fondamentaux de la nature humaine, notamment l’envie présente de légèreté, d’humour, de dérision, cette nécessité vitale d’user de tous les subterfuges pour échapper à la fadeur du quotidien et à la triste réalité de la destinée…”
Christophe Barbier

Jusqu’au 12 janvier 2025 du mardi au samedi à 19h – Dimanche 15h.`Théâtre de Poche -75 boulevard du Montparnasse 75006 Paris

Le Phoenix de ces dames, ou trois virtuoses pour un piano (Studio Hebertot)

Pour nous faire rite, les trois virtuoses font feu de tout clavier pour mettre le feu au Phoenix de ces dames (Studio Hebertot) Photo DR 2

Dans la veine de ces musiciens déjantés (du Quatuor à La Framboise frivole) qui réinventent le récital classique en spectacle comique. Le Phoenix de ces dames est un trio de pianistes qui offre une heure de réjouissance où l’humour le dispute à la virtuosité. Valérie Guérin-Descouturelle, Véronique Durville, et en alternance Lucie Chauvel ou Florence Hatab mènent piano battant un spectacle débridé mis en scène par Geneviève Brett.
Une bulle pétillante d’humour. Lire plus par Patricia de Figueiredo 

Jusqu’au 26 Janvier 2025, tous les dimanches à 14h30Studio Hébertot, 78 Bis Boulevard des Batignolles – 75 017 Paris

Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde, de Laetitia Gonzalbes (Théâtre Le Funambule)

Elliot Jenicot et Anaïs Yazit dans Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde, de Laetitia Gonzalbes photo Fabienne Rappeneau.

Connaissez-vous Erik Satie (1866-1925) ? Commande du Théâtre de la Contrescarpe, Laetitia Gonzalbes signe et met en scène un éclairage sensible et subtile d’un véritable « ovni » de la musique « savante » repris au Théâtre Le Funambule.
Solitaire, mais compagnon de route de Debussy, Cocteau, ou Picasso, indifférent aux modes, mais en avant des avant- gardes dadaïste et surréaliste, délicieux ou odieux selon qu’il se sentait aimé ou rejeté, l’auteur des Gymnopédies et autres Glossiennes est incarné avec une intensité poétique par Elliot Jenicot, avec à ses côtés la touchante Anaïs Yazit. Le duo brosse la vie d’un artiste anticonformiste acharné, emporté le 1er juillet 1925 d’une cirrhose du foie « soigneusement cultivée ». Lire plus par Patricia de Figueiredo

Jusqu’au 2 février 2024,  jeudi, vendredi, samedi 21h et dimanche 20h, Théâtre Le Funambule.

Black Legends, la revue musicale qui met le feu à Bobino Paris

La revue musicale Black Legends à Bobino à Paris Photo Nicolas Friess

A la fois aventure culturelle et revue musicale, Black Legends est une plongée au cœur et au fil de la culture musicale afro-américaine. Un siècle d’une histoire et de rythmes explosifs– du Gospel au hip hop, en passant par le soul, le funk, le Rythm and blues et le Motown – est brossée en 36 tableaux créés et mis en scène par Valéry Rodriguez.
Du Cotton Club d’Harlem à l’élection de Barack Obama, sans oublier la lutte pour les droits civiques, le cœur battant de la culture Black vous attrape irrésistiblement grâce à une troupe engagée et des tubes entrainants. Parfaitement réglé, le spectacle multiplie les trouvailles, pour faire mieux apprécier une identité musicale et culturelle qui a souvent (eu) du mal à être respectée. Lire plus par Ghyslaine Moreau de Raymeront

jusqu’au 2 mars 2025, à Bobino, 14 – 20 Rue de la Gaité, Paris

La rédaction de Singular’s