Vins & spirits

Trois blancs inhabituels de Bourgogne Des domaines La Croix Montjoie, Isabelle Faivre, et Elisabeth & Bruno Vuittenez

Auteur : Mohamed Najim et Etienne Gingembre
Article publié le 12 novembre 2021

[Les pépites de la révolution viticole (4)] La Croix Montjoie, Isabelle Faivre, et Elisabeth et Bruno Vuittenez : trois domaines de bourgognes blancs inhabituels conseillés par  Mohamed Najim & Etienne Gingembre, auteurs de Quand le vin sa révolution  Vézelay est un tout nouveau vignoble promis à un grand avenir qui propose des blancs plus floraux et moins tendus que son voisin Chablis. Beaune fait des blancs de la famille des cortons tandis que le haute-côte-de-Beaune proposé ici est un petit cousin de Montrachet.

Le secret de l’origine d’un grand cru : le Corton Charlemagne.

La Bourgogne blanche est une célébrité plus que millénaire. La légende veut que Charlemagne se soit mis au blanc quand, en vieillissant, il avait attrapé la tremblotte. Comme les vins rouges tachaient sa longue barbe, l’empereur leur préféra les blancs issus d’une colline proche de Belna, aujourd’hui Beaune… C’est aussi l’origine d’un grand cru : le Corton Charlemagne. La Bourgogne possède quatre autres vignobles presque essentiellement plantés en chardonnay : Chablis, le Mâconnais, Montagny et la colline de Montrachet, avec Meursault à son pied.
D’autres sont émergents et, parfois, encore très peu connus. Ils comptent bien sûr parmi notre sélection dans le Guide du livre Quand le vin sa révolution.

Sophie, l’agronome et Mathieu Voillez, l’oenologue, unissent leurs compétences pour créer le Domaine La Croix Montjoie en 2009

Domaine La Croix Montjoie

« Ce sont eux qui ont créé l’appellation Vézelay », dit l’œnologue Jean-Pierre Renard. Eux, c’est Sophie et Mathieu Voillez, une agronome et un œnologue qui créent leur domaine en 2009, prennent la tête du terroir et décrochent l’AOC en 2017. Entre 12 et 18,50 euros, leurs chardonnays offrent « une expression des plus délicates, plus élégante et fruitée qu’à chablis, mais moins minérale et tendue », estime Michel Bettane. On l’a compris : une grande appellation est en train d’émerger. Elle a déjà trouvé sa locomotive.

Domaine Isabelle Faivre

Isabelle et Pascal Faivre cultivent 2 hectares en Beaune (l’AOC ne compte que 13 % de blancs), dont une petite moitié en premier cru. Le vinificateur, c’est Pascal, ancien professeur au lycée viticole de Beaune, avant de changer d’orientation professionnelle.
Avec de très vieilles vignes et de tout petits rendements, ils réussissent un très beau rouge mais aussi une merveille en blanc (25 euros). « On en fait très peu, juste pour une poignée de vieux habitués », minimise Pascal Faivre (07 70 83 14 65). Des vieux habitués qui ne sont pas près de changer d’adresse…

Domaine Elisabeth et Bruno Vuittenez

Elisabeth et Bruno Vuittenez dans leur domaine photo DR

Encore un vin de prof… Parce qu’Elisabeth et Bruno sont deux anciens professeurs de la viti-œno de Beaune. Ils ont aussi hérité d’un « vin de garage » (0,6 hectare) à Meloisey, la capitale spirituelle des hautes-côtes-de-Beaune, d’où est partie la renaissance de cette appellation. C’est leur laboratoire d’expérimentation grandeur nature : tout en enseignant pendant des décennies les rudiments de cette révolution qui est le sujet de notre livre, ils l’ont mise en pratique en produisant chez eux un superbe chardonnay tout en minéralité et en élégance.
Au même prix incroyable de 9,50 euros, leur pinot noir est également exceptionnel.

Pour aller plus loin

Lire : Quand le vin fait sa révolution, Etienne Gingembre et Mohamed Najim, Ed. du Cerf, 2021, 288 p., 20€, et sa « constellation de vins d’exception, de vins de gourmandise, de vins de saveurs, de vins d’émotion »

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