Culture
Sélection jazz de mai 21 : Roberto Fonseca, David Helbock Trio et Trio de Gary Brunton
Auteur : Ezéchiel Le Guay
Article publié le 5 mai 2021
[Découvrir le jazz d’aujourd’hui] Les musiciens de jazz ne cessent de pousser les limites de leurs instruments pour explorer de nouveaux territoires. C’est ce que font Roberto Fonseca et le Metropole Orkest, les trios David Helbock et Gary Brunton. Si vous cherchez à vous immiscer dans une ambiance grandiose, une ambiance méditative ou une ambiance swing, notre sélection du mois y répond.
Contradanza del espíritu, Metropole Orkest, Roberto Fonseca
Roberto Fonseca (1975) commence à s’imposer dans la sphère du jazz en tant que pianiste et compositeur. Dans ce titre que l’on peut écouter, il joue avec le très prestigieux Metropole Orkest une composition arrangée par Jochen Neuffer.
L’introduction, guidée par le violoncelle, pose déjà le cadre assez grandiose et ample de la pièce. Une fois que le ton est donné, le piano joue quelques notes légères accompagnées par les cordes et la harpe. Arrivent ensuite les percussions qui changent l’ambiance, qui amènent le thème. Tout l’orchestre se réveille alors pour l’exposition de ce dernier. Et puis, moment de grâce, le pianiste Roberto Fonseca se lance dans un passage seul avant d’être rattrapé par les cordes. Et ainsi de suite, les contrastes s’enchaînent sans jamais provoquer une quelconque lassitude. Au contraire, l’auditeur est happé par la force de cette musique.
The New Cool, David Helbock, Sebastian Studnitzky et Arne Jansen (ACT)
Un piano, une trompette et une guitare. Voilà un ensemble bien rare pour un trio de jazz. Une belle manière pour le trio créé par le jeune pianiste David Helbock (1984) d’apporter une touche un peu nouvelle. L’album The New Cool est composé pour les deux tiers de reprises venant du jazz, et même du classique (Chopin), le reste étant des compositions du pianiste.
Un certain nombre de morceaux parviennent à créer une ambiance nouvelle, presque méditative parfois. Le morceau Hymn for Sophie Scholl en est un bon exemple. Le pianiste sème quelques accords en donnant l’impression que quelque chose plane dans l’air, quelque chose d’assez informe. C’est au moment où la trompette de Sebastian Studnitzky (1972) rentre que ce flottement s’incarne en des notes. Une très belle mélodie en hommage à Sophie Scholl, une résistante allemande au nazisme, résonne alors avec un son très particulier. On entend son souffle, presque plus que sa trompette. Cela confère au morceau une singularité et une touche chaleureuse.
Second Trip, Gary Brunton, Bojan Z et Simon Goubert (Juste Une Trace)
Le contrebassiste Gary Brunton (1968), le pianiste Bojan Z (1968) et le batteur Simon Goubert (1960) revienne sur la scène discographique avec leur second album Second Trip.
Deux ans après Night Bus, le trio nous livre ici un projet éclectique, à la croisée du jazz, de rock et même de la pop. L’album est essentiellement une compilation de compositions de Gary Brunton. Aucun morceau ne se ressemble vraiment, le format change souvent ; on passe volontiers du trio au duo au solo.
De même, les intensités varient, certains morceaux s’imposent par leur swing (Polka’s Playtime, Retrouvailles) quand d’autres affichent un tempo plus calme (Havana brown).
Si certains ne veulent garder qu’un titre, ce peut-être celui-là : Polka’s Playtime. Le thème y est joué au piano et à la contrebasse, à l’unisson. C’est ensuite la batterie qui intervient pour lancer le morceau. Puis, les séquences s’enchainent jusqu’à aboutir à l’improvisation de Bojan Z qui parvient à trouver un ton assez swing en faisant usage de quelques envolés à la main droite et de successions d’accord.
Pour en savoir plus
- Contradanza del espíritu, Metropole Orkest, Roberto Fonseca
- The New Cool, David Helbock, Sebastian Studnitzky et Arne Jansen (ACT)
- Second Trip, Gary Brunton, Bojan Z et Simon Goubert (Juste Une Trace)
- Le trio devrait normalement jouer au Bal Blomet le 2 juin.
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