Voyages

Limoges, une ville d’histoire et de gastronomie

Auteur :  Patricia de Figueiredo
Article publié le 1er janvier 2024

[Le carnet de voyages de Patricia] Bien loin du « province bashing » dont Limoges est parfois victime, la capitale de la porcelaine recèle bien des découvertes et centres d’intérêts. De son cœur historique aux bords de la Vienne et le jardin botanique de l’Evêché, de ses tables gourmandes à ses festivals, dont celui de jazz Éclats d’émail, mais aussi Toques et Porcelaines, Limoges vaut bien une halte pour Patricia de Figueiredo qui a passé un mémorable séjour. Ville industrielle, elle est aussi un cœur bouillant de créativité. Petit tour d’horizon de quelques expériences incontournables.

Les maisons à colombages entre chien et loup Limoges Photo Patricia de Figueiredo

Limoges ne peut pas renier son passé.

Ses racines remontent à l’époque gallo-romain, où elle se nommait Augustorium. Le Musée des beaux-arts, immanquable à bien des titres, par sa collection d’emails notamment, parcourt l’histoire de la ville et son évolution, grâce à une vingtaine de maquettes. Des musées, la ville n’en manque pas ; celui de la Résistance ou encore le Musée national Adrien Dubouché.

Les arts du feu

Les vitraux, un art toujours actuel Limoges Photo Patricia de Figueiredo

Très tôt, vers la fin du XIIe siècle, Limoges devient un centre important de production d’émail. Le terme désigne aussi bien la matière première que les différentes techniques dont la particularité est de faire appel au feu pour fixer une matière vitreuse sur un support métallique.

Le vitrail, exécuté au Moyen-âge, s’est refait une place de choix avec l’Art nouveau et l’Art déco. Des exemples flamboyants subsistent à la gare des Bénédictins, à l’église Saint-Pierre-du-Queyroix ou celle du Sacré-Cœur. Encore une bonne raison de se rendre au Musée des Beaux-Arts.

L’Argile, le bois et le granit ont servi, dès le Moyen-âge, à construire des maisons à colombages avec des soubassements de pierre. Il faut déambuler dans la ville, notamment du côté du quartier de la Boucherie ou celui de la Cité pour découvrir encore des bâtiments remarquablement conservés.

Que serait Limoges sans la porcelaine !

Le Four des Casseaux, un patrimoine bien conservé permet de se rendre compte des dimensions du four Limoges Photo Patricia de Figueiredo

C’est en 1768 que la découverte d’un gisement de kaolin donne à la ville sa dimension industrielle. La porcelaine explose alors jusqu’au début du 20e siècle. Sa particularité est de subir deux cuissons, une première à 980° pendant 24 heures, puis une seconde à 1400° pendant 24 heures également. Aujourd’hui Le Four des Casseaux – dit à flammes renversées – se visite et permet de se rendre compte des dimensions des usines et du travail qu’accomplissait les ouvriers. Ses 80 mètres cubes permettaient de cuire 15.000 pièces. La boutique de Royal Limoges et Bernardaud font partie des porte-drapeaux de l’art porcelainier. Si l’on devait attribuer à ces maisons des adjectifs, on pourrait associer Royal Limoges à la tradition et Bernardaud à la modernité des arts de la table même si chacune lient les deux.

La collection Zao Wou-Ki chez Bernardaud, Limoges Photo Patricia de Figueiredo

Bernardaud fait appel à des artistes, peintres, architectes, designers ce qui donne des merveilles de beauté en art de la table mais aussi en bijoux, objets de décorations ; Zao Wou-Ki, Hervé Van der Straeten, Marion Vidal, les frères Campana, Prune Noury pour ne citer qu’eux. La maison organise des partenariats avec des marques de luxe, que ce soit Guerlain ou Hennessy, des collections particulières avec des grands chefs étoilés.
La manufacture créée en 1863 se visite et retrace la belle histoire de cette famille qui est depuis 160 ans toujours à sa tête avec Michel Bernardaud qui continue à porter haut le flambeau.

Une ville (très) gourmande

Limoges est aussi une ville de gastronomie. Il faut commencer par faire un tour aux halles centrales où l’on peut déjeuner de plats régionaux ou de plus loin.  La viande conserve une part importante dans la tradition culinaire. Le restaurant Les échoppes Gogaille, qui ont aussi 5 jolies chambres, en est une belle illustration avec des tatakis de bœuf, des côtes de bœuf, des planches mixtes mais aussi une poêlée de légumes. Des plats simples bien réalisés avec des produits de qualité dans un décor de mur de céramiques.

La cave de la maison du fromage que l’on peut privatiser, une expérience envoutante Limoges Photo Patricia de Figueiredo

Fromages vous avez dit ? Direction La Maison du fromage. L’institution limougeaude a été reprise depuis peu par Gilles Dudognon, figure locale et l’heureux propriétaire entre autres de la chapelle Saint-Martin.

Pour une petite faim, un thé avec un gâteau à deux pas de l’Opéra, Opérabis, un joli petit restaurant et traiteur ouvert par Christophe Aubisse qui avait avant Le Vanteaux.

Pour boire un verre, grignoter en écoutant un groupe de musique et finir au bout de la nuit, direction Pompette, l’adresse branchée de Limoges.

Le chef Philippe Redon dans son restaurant Limoges Photo Patricia de Figueiredo

On terminera par le must, le restaurant de Philippe Redon. Depuis 35 ans, le chef enchante les palais les plus exigeants de la ville. Le chef pratique une cuisine inspirante, liée au marché, aux producteurs et éleveurs locaux. À titre d’exemple lors de notre venue, un pâté de champignons jus brun et mesclun, un pain perdu de courgette et tome corrézienne, une araignée de cochon purée de pommes de terre, un lieu noir en blanquette, une tarte Bourdaloue aux prunes, légère et fondante. Au déjeuner un très intéressant menu à 26€, entrée, plat, dessert. Le soir deux menus en 5 services, l’expression végétale à 48 €, et le menu signature à 68 €. Belle carte des vins.

La relève de la chaussure

La boutique Uniqua des sneakers sur mesure, Limoges Photo Patricia de Figueiredo

Limoges garde de son passé historique un présent industriel. Legrand, J.M. Weston, pour ne parler que de ces deux marques emblématiques, montrent la diversité industrielle de la ville.
Les chaussures justement ; un jeune créateur ayant travaillé chez J.M. Weston, a décidé en 2021 de lancer sa marque, Uniqua de baskets personnalisables. Vous choisissez parmi quatre modèles de base puis par la suite tout est adaptable. Elles sont fabriquées uniquement sur commande. Son fondateur Julien Jourdanne a souhaité utiliser des matières écoresponsables, les plus locales possible pour diminuer le plus possible son impact environnemental. Il va plus loin en les recyclant, ainsi que vos jeans usagés qui pourront être repris sur vos sneakers. Unies ou très ludiques au design graphique, vous serez les seuls (ou presque) à avoir votre modèle aux pieds.

#Patricia de Figueiredo

Informations pratiques 

Tout sa voir sur les trésors du Limousin Destination Limoges

Où se loger

  • Le Kyriad, à deux pas de la gare remplit très bien son rôle d’hôtel fonctionnel avec des chambres confortables.
  • Pour un Relais & Château, Chapelle Saint Martin, direction Nieul à une quinzaine de kilomètres du centre-ville. Déconnexion garantie pour cette belle maison bourgeoise au cœur d’un parc avec piscine et la table étoilé de Gilles Dudognan.

Où se restaurer

  • Les Échoppes Gogaille, 8 rue Adrien Dubouché – Tél.: +33 9 74 99 32 32
  • Philippe Redon, 14 rue Adrien Dubouché – Tél.: +33 5 55 79 37 50
  • Pompette, 18 rue des tanneries – 87000 Limoges
  • Opérabis, 46 rue Jean-Jaurès, Limoges. Tel 05 55 35 26 86
  • La Maison du fromage, 14 rue de la Ferrerie 87000 Limoges 05 55 34 21 89

Les échoppes Gogaille à Limoges Photo Patricia de Figueiredo

sans oublier

  • Uniqua, de baskets personnalisables, 1 rue Monte à Regret – Tél.: +33 6 71 67 18 68
  • La boutique de Royal Limoges, Magasin d’usine, 54 rue Victor Duruy – Tél : 05.55.33.27.30 – magasin.usine@royal-limoges.fr
  • Bernardaud, 27 rue Pierre Bernardaud, visite des ateliers de la manufacture construite en 1863, l’histoire de la porcelaine et sa fabrication, de la matière première au produit fini.

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