Gastronomie

A la cantine Farmers, le chef Thibault Eurin a toutes les attentions

Auteur : Simon Dubois
Article publié le 22 mars 2023

Habitué du 10e arrondissement, Simon Dubois notre reporter musical a été séduit par le cachet de la cantine Farmers, niché dans l’ancienne manufacture de faïence de Siegfried Bing. L’atmosphère subtilement travaillée contribue à rehausser l’expérience bistronomique de la carte inventive du chef Thibault Eurin. Son attention portée à la qualité de gustative des ingrédients et de leur provenance comme au bien-être des clients contribue au succès de cette cantine de quartier assumée.

D’un pas pressé, je zigzague entre les sièges d’assurance et de conseil, dans le fourmillement joyeux de cadres dynamiques en quête de réconfort alimentaire. Le temps est doux mais humide, les cumulus poursuivent leur chemin tranquille dans la luminosité blanchâtre d’une journée d’hiver. Je suis en retard.

La devanture de la Cantine Farmers est une invitation Photo Simon Dubois pour Singulars

La rue Martel se trouve en embuscade entre la rue de Paradis et celle des Petites-écuries dans le triangle République – Bonne nouvelle – Gare du Nord. Passé le seuil de la devanture de La cantine Farmers estampillée Lion et Hess, Lustres, Bronzes et Cristaux s’ouvre une pièce harmonieuse, travaillée jusque dans les détails. Le lieu possède un cachet hautement Instagram – et pour cause, son arrangement a été confié à Louis Magny et Erwan le Nay, de Cut Architectures – auteurs notamment des intérieurs du très en vogue PNY, restaurant de burgers à Pigalle, dans le Marais, à Oberkampf et Saint-Denis.

Le lieu possède un cachet hautement Instagram grâce à Louis Magny et Erwan le Nay, de Cut Architectures. Photo Simon Dubois pour Singulars

Une construction éco-responsable et locale

Très raccord avec le 10e arrondissement. De la chaux de Saint-Astier, des briques du Sud-Ouest, et de la céramique pour l’éclairage. Clin d’œil à la jolie vaisselle émaillée, et de manière plus générale à la manufacture de faïence de Siegfried Bing qui occupait la cour et les bâtiments intérieurs avant sa rénovation par un lieu de coworking. Le résultat est spectaculaire, et redonne vie au cadre industriel du début du XXe siècle, entre le bleu pétrole, le rouge et le blanc des briques constituant l’ouvrage.

Après cette bonne surprise architecturale, l’équipe vous propose les rafraîchissements à la carte avant de vous atteler au choix d’un menu en trois parties, si vous en avez l’appétit. Quelques smoothies élaborés, très frais, et un ensemble de vins natures, ou cultivés en biodynamie agrémentent la carte du jour.

Le chef Thibault Eurin entouré de son équipe de la cantine Farmers, rue Martel, Paris 10e. Photo Maki Manoukian

La convivialité d’une cantine de quartier

L’ambition est une cuisine de cantine qualitative, mêlant les produits nobles, et ceux du quotidien, sans extravagance. La régularité dans la préparation de belles pièces est sans doute la clef d’une clientèle récurrente pour cette formule de ‘cantine de quartier’, pensée pour les cadres peuplant cet arrondissement, susceptibles donc de s’attabler pour le petit-déjeuner, le déjeuner ou le dîner avec la même envie. L’arrangement des salles laisse penser qu’il est possible de s’y blottir pour l’après-midi, si l’ambiance de vos bureaux vous déplaît.

La sérénité fait de cette cantine de quartier un lieu rare, Cantine Farmers Photo Simon Dubois

La mise en valeur de produits sourcés dans un cadre simple

Délicieux dessert, Biscuit pistache, ganache pistaches et suprême de pomelos du chef Thibault Eurin à la Cantine Farmers. Photo Simon Dubois pour Singulars

L’attention au client est au centre des occupations, comme en témoigne le passage régulier du chef titulaire Thibault Eurin en salle. Je choisis une formule végétarienne, avec une entrée soupe d’endives, cream cheese et noix. Se suivent la purée de panais, accompagnée de légumes rôtis (essentiellement des carottes) et de tuiles de parmesan, pour terminer avec un biscuit de pistache, une ganache également à la pistache et un suprême de pomelos. Une prestation très justement exécutée, laissant entrevoir la maîtrise du chef et son parcours dans les plats autant que dans la pâtisserie.

L’ensemble de la démarche, respectueuse, s’inscrit dans un cadre très actuel qui justifie sans doute d’un prix sur la fourchette haute pour un bistro en forme de réfectoire populaire – Plat unique à 18€, avec une entrée ou un dessert à 23€, formule complète à 28€. Il s’agit ici de mettre en valeur des produits souvent moins nobles dans un cadre simple, mais efficace. Un lieu huppé qui justifie la présence d’une production signée Arte, qui tournait une scène de série dans les lieux le jour de l’interview.

#Simon Dubois

Pour aller à la Cantine Farmers

La cantine Farmers, 12, rue Martel (10e). Tél. : + 33 1 47 70 37 38.

Tlj de 9 heures à 17 heures.
Du lun. au ven. 9h-23h, sam. 10h-23h, dim. 10h-17h.
Formule brunch 30 €, carte à partir de 14 €

La chaleur de l’accueil de la Cantine Farmer vous fait pousser la porte pour une jolie expérience culinaire Photo Maki Manoukian

Partager

Articles similaires

L’Evadé : des produits de bistro avec les techniques de gastro du chef Rémi Poulain

Voir l'article

Limoges une ville d’histoire et de gastronomie

Voir l'article

La fusion gastronomique de Raphaël Fumio Kudaka, chef étoilé de La table Breizh Café, Cancale

Voir l'article

LA LISTE, application dédiée aux voyageurs gourmets décerne, ses 11 « Prix spéciaux » 2024

Voir l'article