Voyages

Aubusson capitale mondiale de la tapisserie d’art

Auteur : Robert Mauss
Article publié le 23 août 2022

Depuis six siècles la ville d’Aubusson abrite des ateliers de tapisseries dont les ouvrages ont fait le bonheur des grandes maisons. Après avoir profité de la protection des rois, les tapisseries d’Aubusson profitent de la faveur de l’Unesco. Pour comprendre la richesse de ce patrimoine, il faut visiter la magnifique Cité internationale de la Tapisserie, écrin d’œuvres exceptionnelles.    

Guéret la préfecture et Aubusson la capitale culturelle.

Du département de la Creuse. Entre les deux villes une quarantaine de kilomètres par la route et la vallée de la Creuse, la rivière qui finira dans la Vienne puis dans la Loire. Guéret, 25 000 habitants où pour se distraire il faut soit se lever de bonne heure et se plonger dans le Labyrinthe Géant des Monts de Guéret, soit courir à Limoges.
Aubusson, 3 500 citoyens, vivante et touristique avec ses rues étroites, ses terrasses et ses restaurants, se démarque surtout avec sa Cité internationale de la Tapisserie, ancienne manufacture royale, qui attire chaque année 40 000 visiteurs. Inaugurée en 2016 par le président François Hollande, la Cité porte haut et beau cet art qu’il faut considérer comme aussi important que la peinture ou la sculpture.

La tapisserie, un métier d’art ancestral à haute technicité

On considère qu’il faut trois à quatre ans (!) pour qu’une œuvre sorte aboutie de l’atelier du tapissier. Ce qui contribue à brider les ardeurs. Une tapisserie emploie plusieurs corps de métier bien distincts, très spécialisés. L’artiste d’abord. Il porte son œuvre sur un carton qui servira de base pour réaliser l’œuvre finale. Peintre et lissier doivent s’entendre sur le choix des laines et des teintures nécessaires. Le lissier réalise au cours de ce processus préparatoire plusieurs maquettes qui conjuguent interprétation technique et interprétation artistique. L’affaire est lente et délicate. Les couleurs ne se conjuguent absolument pas de la même manière en dessin et en tapisserie : elles peuvent changer et évoluer en fonction des teintes voisines. L’artiste ne serait rien sans l’expertise du lissier. Qui lui-même ne pourrait pas travailler convenablement sans le concours des filatures de laine spécialisées, il en existe encore deux dans la région, et des teinturiers. La chaine repose sur un savoir-faire plus qu’ancestral : plus de six cents ans de travail et d’expertise.

Voilà pourquoi en 2009, l’Unesco a inscrit la tapisserie d’Aubusson (et de Felletin sa voisine) sur sa liste du Patrimoine Immatérielle de l’Humanité. Immatériel car au-delà des merveilles qui sortent depuis le Moyen-Âge des ateliers d’Aubusson et de Felletin, cette reconnaissance concrétise un savoir-faire d’exception et somme toute mal connu.

Le nouveau parcours d’exposition de la Cité internationale de la tapisserie occupe environ 1200 m2 Photo DR

Présenter toute la chaine de production d’une tapisserie d’art

D’ailleurs en dehors de très belles pièces anciennes et modernes, l’une des missions de la Cité consiste à présenter toute cette chaine de production. Au rez-de chaussée, au sein de la Nef des tentures, le visiteur peut admirer le travail des artistes. Citons, la tapisserie dite des ‘’Millefleurs à la Licorne’’ datée du XVème siècle, la plus ancienne œuvre locale qui nous soit parvenue. Les visiteurs découvriront aussi des tapisseries inspirées des plus grands peintres contemporains (Picasso, Braque, Matisse…) mais aussi celles d’artistes remarquables comme Jean Lurçat ou le moine Dom Robert qui à eux seuls valent la visite pour paraphraser un fameux guide gastronomique.
Régulièrement la Cité commande des travaux afin d’enrichir ses collections mais surtout pour perpétuer la tradition et le savoir-faire.

La dimension art textile art tissé à Aubusson, c’est aussi de la tapisserie mécanique plébiscitée par de nombreux architectes et décorateurs Photo DR

Valoriser et faire vivre le métier de tapissier d’art

A l’étage, il comprend celui des artisans, à travers un défilé d’outils bien exposés et accompagnés des explications nécessaires. La Cité a aussi la mission vitale de continuer à faire vivre la profession. Viennent s’y former des générations d’artisans qui perpétuent la tradition.

Attention ! Le métier évolue. Les techniques avec. Par exemple, nombre de cartons sont aujourd’hui plutôt produits avec des outils numériques qu’avec de la gouache et de l’huile. Il en va de même pour les autres professions liées à l’art de la tapisserie. Pour s’en persuader, le visiteur doit quitter les salles du musée, pourtant éloquentes et arpenter les rues d’Aubusson. Au hasard de la flânerie, il découvrira des ateliers de production ouverts au public : lainage, teinturerie, carton … La ville n’est pas grande et la rencontre aisée.

Pour conclure, il convient de revenir sur la Cité de la Tapisserie elle-même. Elle est édifiée sur un  ancien internat. L’immeuble est du au talent des architectes de l’agence parisienne Terreneuve. Ils ont conféré à l’ouvrage son caractère monumental de l’ouvrage, accentué par sa luminosité, la reprise des couleurs de base de la tapisserie comme décor et sa vue magnifique sur la ville et la vallée de la Creuse.

La Cité internationale de la Tapisserie est signée architectes de l’agence parisienne Terreneuve. Photo DR

Informations pratiques sur Aubusson

Cité internationale de la Tapisserie, rue Williams-Dumazet, 23200 Aubusson

Tel : + 33 5 55 66 66 66 – Juillet et août,  ouvert tous les jours de 10h à 18h, sauf le mardi de 14h-18h uniquement.
Visites guidées gratuites sans réservation à 10h30 et 15h.
De septembre à juin (y compris les jours fériés) ouvert de 9h30 à 12h et de 14h à 18h tous les jours. Fermé le mardi.
Fermeture annuelle : Du 03 janvier au 18 janvier 2022 inclus ainsi que le 25 décembre et 1er janvier
Plein tarif 8 € : avec l’entrée à la Cité et à l’exposition d’été au Centre Culturel Jean Lurçat à Aubusson.

Les collections en chiffres

  • 440 tapisseries et tapis, dont 330 tapisseries murales (Musée + ENAD).
  • 16 000 œuvres d’art graphique (dont environ 4500 maquettes ou dessins)
  • 50 pièces de mobilier tissé
  • 20 pièces d’outils et de matériel de tissage divers
  • 5 000 pièces tissées en dépôt de l’ENAD (formats moyens, échantillons d’apprentissage).
  • 600 pièces de broderie sarrasine, réalisées par les élèves de l’École de Jeunes Filles de l’ENAD entre 1880 et 1918.

Tapisserie signée par Jean Lurçat Photo Robert Mauss

Découvrez tous les acteurs arts textiles dans la région d’Aubusson-Felletin sur la carte des professionnels.

Autres informations sur Tourisme Creuse

Sélection d’hôtels :

  • Les Maisons du Pont **** Tél.: +33 5 55 67 72 22
  • Hôtel de La Seiglière *** Tél.: +33 5 55 66 22 47
  • Hôtel Le France *** Tél.: +33 5 55 66 00 06
  • Hôtel La Beauze *** Tél.: +33 5 55 66 46 00
  • Hôtel Le Chapitre Tél.: +33 5 55 66 18 54

Sélections de restaurants :

  • La Terrade – Tél.: +33 5 55 67 72 20
  • Les Fougères – Tél.: +33 5 55 67 03 25
  • Le Chant du Monde – Tél.: +33 5 55 66 87 72
  • Hôtel de Colbert – Tél.: +33 6 47 61 44 34
  • Restaurant de l’Hôtel de France – Tél.: +33 5 55 66 00 06

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