Installés au bout de la rue de Jonquières, dans le 17^e arrondissement en pleine rénovation autour du  nouveau Palais de Justice, Maxime Lellouche en cuisine et Nicolas Colonna en salle vont contribuer à donner une âme festive à ce quartier qui se cherche. Konvives est pensé et animé comme une cantine chic, où la convivialité bistronomique est en accord constate Olivier Olgan avec une cuisine de saison, faîte maison avec sa pointe de corse, et une cave aux nectars choisis avec pertinence.

La décoration de Konvives signée de Annabelle Fesquet Photo Julie Limont

Accompagner le changement d’image de tout un quartier

Ouvert en janvier 2022, non sans difficulté et confiance en l’avenir post COVID, le projet est d’apporter une note de chaleur et d’originalité dans un quartier qui fut longtemps oublié. Désormais le tramway transforme les Maréchaux, et l’ancien train de la petite ceinture attend une rénovation qui en ferait la « green line » parisienne.

Une oasis de chaleur décontractée

De l’extérieur, la large baie vitrée qui laisse échapper sur des couleurs chaudes vous invite à changer d’ère. A l’intérieur, la décoration, signée de Annabelle Fesquet, a le confort stylisé d’un bel appartement des années 50 et la simplicité d’une modernité assumée qui sait se faire discrète. Tout est pensé pour favoriser la tranquillité des yeux et la convivialité entre amis. Les tables aux couleurs naturelles répondent aux banquettes et tapis des chaises bleus. Les jolis luminaires contribuent à l’ apaisement.  Dés l’entrée, face au bar au zinc, l’accueil de Nicolas Colonna est joyeux. Et on hésite entre commencer une discussion ou se plonger dans la carte qui doit refléter l’esprit du lieu.

Une rencontre stimulante

Maxime Lellouche le chef de Konvives Photo Julie Limont

Les deux hommes se sont connus à l‘ouverture de L’Escargot 1903. Chacun avait fait ses gammes dans un parcours personnel intéressant, avant d’ouvrir ensemble quatre « Dark Kitchen » pendant le COVD, Le succès de cette expérience les convainc de s’installer au 86 rue de la Jonquière.

Maxime Lellouche – le frère de l’humoriste Camille Lellouche – a très jeune été passionné par la cuisine en regardant sa mère et sa grand-mère aux fourneaux. Il décroche un BEP Pro à Médéric, puis débute aux Éditeurs, travaille au 114 Faubourg, puis enchaîne Coretta, Oxte, et Chez Jean (Guidoni) avant d’arriver à l’Escargot 1903.

Nicolas Colonna, qui ne cache pas ses racines corses, a étudié en Bretagne un BTS Restauration. Il reste dans la région de Rennes pour ses premières expériences : à l’Auberge du Pont d’Acigné, à Saint-Grégoire avec David Etchevery. Puis l’envie de retourner en Corse se fait sentir, le voici au Domaine de Murtoli à Sartène. Il y reste 3 ans puis revient pour l’ouverture de l’Escargot 1903.

La carte de Maxime Lellouche, Konvives Photo Julie Limont

Une carte aux associations originales et créatives.

Maxime Lellouche travaille le produit sourcé en le réinventant, le sublimant.

A titre d’exemple, le cochon de la maison Montalet dans le Tarn, Le pain vient de Jean-Luc Poujouran, …

Sa cuisine française sérieuse a cette qualité de ne pas se prendre au sérieux. Les entrées et des plats classiques revus avec des saveurs qui s’accordent, citons par exemple : œuf parfait, céleri rémoulade, mayonnaise au beurre noisette, cacahuètes,  Saumon gravelax, sauce gribiche, pickles d’oignons rouge, toast melba ou Pâté en croûte, cochon, volaille, amandes, abricot, …

La carte de Maxime Lellouche, Konvives Photo Julie Limont

A suivre avec Veau façon milanaise, ravioles de patates douces, Gnocchi, crème de champignons, parmesan, coulis de roquette, graines de moutarde, Pêche du jour, purée de panais, châtaignes rôties, olives noires,… On le découvre l’esprit des montagnes corses n’est jamais loin.
Des desserts généreux et gourmands pour conclure : Brioche perdue, caramel beurre salé, noisettes, Mont-Blanc, glace vanille, marrons, orange, Millefeuille chocolat-cacahuète…

A la sortie, avec le plaisir d’une addition très contenue, vous apprendrez que certaines soirées sont parfois privatisées, mais surtout dédiées à des bœufs musicaux, qui comme la petite terrasse extérieure à l’approche des beaux jours, donnent une envie de revenir.
Avec Konvives, ce quartier du 17^e n’a pas dit son dernier mot.

Olivier Olgan