Conseils cinéma de mai : Nelson Foix, Grégory Magne, Russ Meyer et Ryan J. Sloan
Plutôt éclectique à l’image du Festival de Cannes qui bat son plein jusqu’au 24 mai, et avant le tsunami du dernier opus de la franchise Mission Impossible, le 21, la sélection de films en salles de la rédaction de Singular’s sort des chemins battus et propose un florilège d’émotions : révolte avec Zion, de Nelson Foix dans l’envers du paradis guadeloupéen, harmonie avec Les Musiciens, de Grégory Magne dans leur quête de s’écouter ensemble, exubérance de Faster, Pussycat! Kill! Kill!, de Russ Meyer, une pépite du cinéma bis et la déclaration d’amour au cinéma de The Gazer, de Ryan J. Sloan, thriller sous influences de multiples références du genre. Bonnes projections
Zion, de Nelson Foix, l’envers du paradis guadeloupéen
Voilà qu’un premier film débarque pour enflammer les salles. Avec Zion, Nelson Foix signe un pamphlet politique et social déguisé en thriller qui vibre de toute la colère d’une population guadeloupéenne laissée à l’abandon.
À aucun moment a apprécié Calisto Dobson, le réalisateur ne sert un discours frontal. Il nous montre une population qui, tout en se serrant les coudes, n’échappe pas à la violence. Avec une musique omniprésente signée Brice Davoli.
Les Musiciens, de Grégory Magne, la quête de s’écouter ensemble
‘L’Air de rien‘ était le titre du premier film de Grégory Magne. ‘Les musiciens‘, son troisième film, l’air de rien, nous plonge pour Patrice Gree au-delà du récit d’un quatuor désaccordé, au cœur d’une jolie comédie humaine.
« C’est peut-être en jouant chacun un peu faux que l’on joue juste, ensemble. » souffle le compositeur dépêché pour trouver une harmonie dans cette histoire de cordes.
Faster, Pussycat! Kill! Kill!, de Russ Meyer, une pépite du cinéma bis
De Russ Mayer, auteur du ‘cinéma bis’ ayant influencé Andy Warhol et John Waters, qui le considérait comme « l’Eisenstein du sex film », ‘Faster, Pussycat Kill! Kill!’ sortie en 1965 fût méprisé en son temps comme étant l’apanage d’une violence et mauvais goût outrancier.
En proposant une projection en salle le 22 mai à la Filmothèque du Quartier, le Ciné club de la Crypte consacré au ‘cinéma bis’ initié par Stella Louis, enseignante à la Sorbonne, auteure d’un essai sur le mythe du vampire « L’Illusion du vampire » (Sorbonne Université presses, 2024) offre l’opportunité de (re)découvrir combien cette œuvre explosive reste avant-coureur.
The Gazer, de Ryan J. Sloan, thriller sous influences
Sélectionné pour la Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes 2024, puis à Deauville pour le Festival américain, The Gazer (celle qui regarde au sens contempler et observer) est un thriller ‘scopique’ qui sous l’influence cannibalisée d’un Alfred Hitchcock et d’un David Lynch, prophétise l’avènement d’un cinéaste hors des sentiers battus.
Fondu déchaîné de cinéma sous des influx maternels, c’est en autodidacte que Ryan J. Sloan, électricien de métier a réalisé, co-écrit et co-financé avec son actrice principale Ariella Mastroianni, ce premier film offert comme une déclaration d’amour absolu au cinéma de genre. Il sort en salles le 23 avril.