La Folle fait feu de tout bois

Sans surprise, passer une heure et demi avec Liane Foly sur scène, c’est du pur bonheur où humour, talents et folie douce se conjuguent à merveille, rire et fou rire sont au rendez-vous. Les troisièmes tribulations de « la Folle » mêlent imitations cinglantes, chansons vibrantes et humeurs espiègles, prouvant une fois encore son art consommé du spectacle vivant.

La Folle repart en thèse, de Liane Foly (Théâtre de la Tour Eiffel) photo Thierry Tonneaux, La Voix du Nord

Une bête de scène

Ses presque 40 ans de carrière lui ont appris à dompter la scène comme personne.
Son public ? Elle le connaît par cœur, l’aime sans retenue, et cette complicité palpable électrise la salle. On en ressort ébloui, comme après 20 concerts en une seule soirée – preuve que le génie de Foly réside dans cette capacité unique à multiplier les plaisirs. Entre deux éclats de rire, une évidence s’impose : la folie, quand elle est aussi talentueuse, devient un art de vivre.

Et Liane Foly en est la grande prêtresse.

Une présence scénique incroyable

Drôle, passionnée par son métier, la Foly transmet son énergie avec générosité. Sur scène, elle provoque des fous rires et ne peut s’empêcher d’en avoir elle-même. Son bagou gourmand embarque son public dans ses réflexions et lui témoigne une affection sincère. Elle déjoue ses attentes tout en déployant un humaniste touchant qui résonne dans le cœur du spectateur. Son répertoire, riche et varié, s’orne d’imitations saisissantes : Catherine Frot, Sylvie Vartan, Sheila, Carla Bruni, Élie Semoun…

Autant de personnages incarnés avec brio, portés par une voix exceptionnelle et une gestuelle unique. Son spectacle est un pur divertissement.

La Folle en goguette

Elle s’autorise tout, croquer à belle voix et dents le monde du spectacle à travers des anecdotes savoureuses, entre moquerie tendre et piques bien senties, toujours justes et hilarantes.
Parmi les temps forts, un dialogue désopilant entre Muriel Robin et Line Renaud, ou un entretien avec Mireille Mathieu à se tordre de rire.

Son sens de l’observation est affûté, sa maîtrise des personnages, impeccable.

Simple, sans chichis, Joly évoque avec humour sa vie de célibataire depuis 13 ans (quel gâchis !). Véritable femme de scène, elle s’y sent comme chez elle. À travers ces voix, ces visages, ces silhouettes, elle nous rappelle une évidence : nous sommes tous uniques parce que différents.

De « La droguerie du sourire » au « couteau-suisse » scènique

Ses parents, marchands de couleur, avait une droguerie « La droguerie du sourire ». Passionnés par la danse, la musique, le théâtre, les comédies musicales, ils ont ouvert leurs enfants aux mondes des arts. Très observatrice depuis son plus jeune âge, Liane Foly s’amusait à imiter son entourage, les clients de passage, ses professeurs, les amis de ses parents. Son père, musicien avait monté un orchestre, où dès l’âge de douze, pour son plus grand bonheur, elle s’est faite enrôlée par son père.

Artiste incontournable de la scène française

Liane Foly enregistre de nombreux albums, comme « Caméléon » (1993), « Acoustique »  et devient une habituée des grandes scènes françaises, l’Olympia, le Zénith ou le Palais des Sports. Tout en poursuivant sa carrière musicale, Liane Foly apparaît dans plusieurs films pour le cinéma, elle devient aussi animatrice de télévision sur France 2 et anime plusieurs émissions.
Surnommée le « couteau-suisse », Liane Foly aborde toutes les disciplines. En octobre 2021, elle devient même sociétaire des Grosses Têtes avec Laurent Ruquier sur RTL.
Le 3 avril, elle revient dans la série Les Traites de M6 !

De la chanson caressante à l’imitation caustique

Même s’il a fallu attendre 2007 pour que le premier spectacle d’imitation voit le jour. Chanteuse émérite et aimé par  son public, très ami avec JC Brialy et Jean Jacques Goldman, tous les deux la pousse à faire du one man show d’imitations, Jean Jacques Goldman lui dit de faire une parenthèse …
Depuis sur scène, sa carrière d’imitatrice a pris le dessus sur la carrière de chanteuse jazzy.

Merci, Mrs Liane, pour cette bouffée de « Foly » !

Auteur de l'article

Ghyslaine Moreau de Raymeront

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