Culture
Le carnet de lecture de février 2024 de Benoit Lacoste : Edouard Jousselin, Cyrille Falisse et Anne Boquel
Auteur : Benoît Lacoste
Article publié le 8 février 2024
A quelques jours du premier anniversaire des « Feuilles Volantes« , son « lieu de vie pour la communauté locale » comme le pense et l’anime le libraire de Saint Paul lès Dax dans les Landes, Benoît Lacoste partage dans son carnet de lecture ses trois coups de cœur littéraires du mois de février : La géométrie des possibles d’Edouard Jousselin (Payot-Rivages), Seuls les fantômes, de Cyrille Falisse (Belfond), L’enfant de la rage, d’Anne Boquel (Robert Laffont).
La géométrie des possibles, d’Edouard Jousselin (Rivages)
N’ayez pas peur des pavés !
S’il n’est jamais évident d’écrire un roman choral qui captive le lecteur de bout en bout, cela devient un vrai challenge quand l’intrigue est ancrée dans un passé récent. C’est pourtant le pari que relève haut la main l’auteur. Du Morvan aux Etats-Unis, de Paris à Los Angeles, il dresse avec finesse, lucidité et acuité une chronique de notre époque.. Cybercriminalité, immigration, Trump, la construction est intelligente, le rythme endiablé. Les histoires se rejoignent, les destins se croisent. Du grand art totalement addictif servi par une écriture fluide. Je n’en dis volontairement pas davantage et vous conseille très fortement de vous plonger dans la géométrie des possibles.
Ambitieux, lucide, brillant !
Seuls les fantômes, de Cyrille Falisse (Belfond)
Un premier roman tendre et percutant qui se lit d’une traite et ne laisse pas indifférent.
Guérit-on un jour? Ou les fantômes hantent ils toujours nos vies?
Le narrateur, un jeune homme travaillant à Bruxelles, est plaqué par sa compagne. Il fait alors la connaissance sur un réseau social privé sur invitation d’une mystérieuse jeune femme, Alice, avec qui il entame un dialogue. L’occasion de se pencher sur sa vie et ses 3 fantômes: la maladie et la mort de sa mère, Laetitia son premier amour d’enfant et Nina, la flamboyante de son adolescence.
Faire le deuil, accepter. Si on ne peut changer le passé, on peut toujours faire la paix avec lui.
L’écriture est magistrale et parfaitement maîtrisé pour un premier roman. À la fois sensible et émouvante, mais également cash et sans gêne, tendre et percutante. Des mots qui touchent, qui émeuvent. Des situations qui résonneront pour beaucoup de lecteurs.
Oser vivre et avancer, voilà sûrement la conclusion idéale de ce premier roman.
L’enfant de la rage, d’Anne Boquel (Robert Laffont)
Un roman contemporain puissant et bouleversant.
Yohann, 16 ans, le fils de Laurence et Loïc, le frère d’Emilie, a rejoint Louise-Michel, le Pilote, Rox et Sylvain dans leur combat dans une ZAD, à quelques encablures de leur domicile. Ses parents ne comprennent, ni n’acceptent. Et puis un soir, c’est le drame. Yohann git à terre dans une mare de sang. Sortira-t-il du coma? Vivra-t-il? La vie de la famille à jamais bouleversé.
Comment réagiriez-vous face à un tel drame?
Une écriture vive, pointilleuse où chaque mot est choisi. Un récit très documenté qui percute et bouleverse. La souffrance est magistralement dépeinte, à l’instar des sentiments de la mère. Point de pathos ou de facilité. C’est extrêmement maîtrisé.
Quand tout s’effondre, il y a toujours une petite lumière d’espoir.
Benoit Lacoste, libraire
Pour suivre les conseils de Benoit Lacoste
Librairie Les Feuilles Volantes
10 Avenue de la Liberté 40990 St-Paul-lès-Dax
Ouvert du Mardi au Samedi de 9h30 à 12h00 et de 13h00 à 19h00 – Dimanche de 09h30 à 12h30
Tél.: = 33 5 58 35 40 83 – contact@auxfeuillesvolantes.fr
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