Vins & spirits

Les graves, des bordeaux en pleine renaissance avec les Châteaux Méjean, Camus, et De Lionne,

Auteur : Mohamed Najim et Etienne Gingembre
Article publié le 8 novembre 2021

[Les pépites de la révolution viticole (3)] Château Méjean, Château Camus Château De Lionne : trois graves à prix très doux, mais aussi des vins modernes, pleins d’arômes et de saveurs, comme la « révolution » nous a appris à les reconnaître. S’ils ne figurent pas dans leur Guide Quand le vin fait sa révolution, Mohamed Najim et Etienne Gingembre confirment qu’ils y auraient toute leur place.

Un vignoble d’ancien prestige totalement assoupi

Pour l’histoire, il s’agit du plus ancien vignoble de la Gironde, dont les premiers ceps ont été plantés à l’emplacement approximatif du Grand-Théâtre de Bordeaux par les Bituriges Vivisques, des Celtes que Jules César a déplacés de Bourges en 52 avant notre ère.

Les graves s’étendent sur 55 kilomètres de rive gauche de la Garonne, entre Bordeaux et Langon. A la fin du siècle dernier, c’était un vignoble d’ancien prestige qui était totalement assoupi. Le coup de grâce, comme nous le racontons dans Quand le vin fait sa révolution (Cerf), lui avait été donné en 1987 par la sécession des Pessac-Léognan.

De la lande de graviers aux bouteilles les plus chères

Mais la révolution commence à produire ses effets sur cette lande de graviers, de sable et d’argile, qui renoue avec la qualité. Ses vins ne flambent pas encore, même si les bouteilles les plus chères du monde, nous le racontons aussi, sont vendues 30 000 euros pièce par Loïc Pasquet, un jeune vigneron de génie qui a créé son domaine Liber Pater sur la commune de Landiras, à 40 kilomètres de Bordeaux.

Depuis, les aventuriers et les géants du luxe prospectent ces 3 500 hectares propices à l’invention des plus grands nectars. Bordelais passionné de bordeaux, Mohamed Najim a sélectionné pour Singular’s trois pépites de Graves en rouge et en blanc, qui ne figurent pas dans notre petit guide de 100 « domaines waouh » mais par leur qualité et leur prix très doux, elles s’étoffent.

Vue du Château Méjean de la vigne

Château Méjean

C’est l’un des meilleurs. Une propriété qui disparaitra, hélas, victime du projet ferroviaire de Ligne à Grande Vitesse entre Bordeaux et Toulouse. Voici comment Dominique Gruaud, le négociant de la Maison Dubecq commente le millésime 2015 dans son dernier catalogue :  « Sous la conduite de M. Charritte, le régisseur du Château Haut Bailly de 1976 à 2001, jusqu’en 2018, c’est un vin d’une grande tenue, combinant finesse, moelleux et énergie, et prouvant la qualité des terroirs de Graves jouxtant Pessac-Léognan ». On le trouve entre 12 à 15 euros chez Dubecq selon le millésime.

Cave de vinification du Domaine Camus

Château Camus

Un blanc  à dominante de sémillon, frais, désaltérant, tout en rondeur, avec des arômes et des saveurs d’agrumes et de pêche blanche pour moins de 8 euros. Mohamed conseille de le déguster à l’apéritif ou pour accompagner un foie gras sans se charger le palais. Château Camus (05 56 76 44 53) propose aussi un rouge superbe et plein de fruit à environ 9 euros.

Véronique Smati crée des vins dotés de caractère qui valorise le Château de Lionne. Photo DR 2

Château de Lionne

Ce sont des vins de femme que certains sont bien sûr tentés de rechercher avec ces « vins de lionne »…
Après avoir ressuscité le domaine qu’elle a repris en 2007, Véronique Smati nous offre des petits bijoux, en blanc et en rouge, pour moins de 10 euros.
Des vins « de plaisir » qui ne sont plus élevés en barriques de bois et qui, comme le dit la maitresse des crus « restent sur le fruit dont ils expriment la fraicheur ».
À boire tout de suite comme à garder.

Pour aller plus loin

Lire : Quand le vin fait sa révolution, Etienne Gingembre et Mohamed Najim, Ed. du Cerf, 2021, 288 p., 20€, et sa « constellation de vins d’exception, de vins de gourmandise, de vins de saveurs, de vins d’émotion »

Partager

Articles similaires

12 bonnes adresses pour apprécier le Beaujolais nouveau

Voir l'article

Le prix des primeurs bordeaux en chute libre

Voir l'article

Frédéric Berne : « avec le bio l’image du Beaujolais a radicalement changé »

Voir l'article

La renaissance du vignoble normand

Voir l'article