La fascination des « carapunats » encapuchonnés aux couleurs de leur « cofradia»

De Palma, on garde essentiellement le souvenir de paysages sublimes et d’une horde de tourisme omniprésente. Pour la semaine sainte du 13 au 20 avril 2025, les traditions et la ferveur de la population locale l’emportent sur les flux de touristes.

En témoignent les processions de « carapunats » ou pénitents encapuchonnés aux signes distinctifs de leur « cofradia», ou confrérie paroissiale, qui du dimanche des Rameaux le sixième dimanche de Carême, jour de l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem, se poursuivent tout au long de la Semaine jusqu’à l’acmé du Vendredi Saint. Chaque confrérie est vêtue de robes de pénitence et de capuchons coniques, et porte des statues religieuses sur de lourdes plateformes, au rythme métronomiques des tambours ou d’orchestres ambulants.

La procession du Vendredi Saint au départ de La place Saint Francesc, Palma de Majorque Photo OOlgan

Si les processions pénitentielles de la Semaine Sainte sont issues d’une tradition datant de la fin du XVe siècle, elles ont perdu les rites publics d’automutilation en miroir de la Passion du Seigneur, mais gardent un moment d’expiation par le port de chaines et ou de lourdes statues  sur leurs épaules sinon un crucifix en bois et ou des torches.

La procession du Vendredi Saint des plateformes religieuses, Palma de Majorque Photo OOlgan

Solennité et ferveur dans la rue

Le plus fascinant au milieu des défilés bariolés et des chars monumentaux, est le calme tranquille de l’organisation, qui n’empêche ni la simplicité recueillie de la réunion de toute la famille, ni la solennité maitrisée du déplacement de plateformes souvent spectaculaires, portés parfois par une trentaine de pénitents.

Parmi celles-ci, on trouve La Dolorosa (qui représente la Vierge Marie assistant à la mort de son fils), El Sant Crist (une image du Christ sur la croix) et La Veronica (en référence à l’épisode biblique où Jésus rencontre Véronique, qui essuie sa sueur et dont le visage s’imprime sur son voile). Ces chars sont conservés au musée paroissial tout au long de l’année.

La procession du Vendredi Saint des carapunats au ryhtme des orchestres, Palma de Majorque Photo OOlgan

Une plongée dans la vieille ville de Palma

La plateforme de la Vierge réintégre la Basilique Sant Francesc, Palma de Majorque Fêtes de Paques 2024 Photo OOLgan (62)

L’essentiel de la foule défile lentement et en rythme dans les rues de la vieille ville, mélange de styles architecturaux où parfois les rues sont si étroites qu’il faut séparer les défilés. A la différence de celles de Séville, les tourismes se font discrets et respectueux du rassemblement populaire.

Le Vendredi Saint, une reconstitution de la Passion du Christ a lieu sur les marches de la cathédrale de Palma avant le départ du cortège. La procession du Sant Enterrament (Saint Enterrement) part de Sant Francesc autour de 19h00 et termine son parcours pénitentiaire bien après minuit, avec le retour de la plateforme de la Vierge dans la Cathédrale.

Le Dimanche de Pâques, une joyeuse « Procession de la Rencontre » marque les retrouvailles de Jésus ressuscité avec sa mère. Un groupe d’hommes porte une statue de Jésus vers un groupe de femmes portant une statue de la Vierge Marie. La joie de ces dernières est symbolisée par le balancement de la statue. Depuis 2018, les Tamborradas de la Semaine Sainte en Espagne sont inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Saint Francesc, au cœur de la procession

Même si le transfert depuis l’aéroport prend moins de 20 minutes, si vous n’arrivez pas avant 18h, n’espérez accéder à l’Hôtel Saint Francesc en voiture, toutes rues sont réservées à la procession qui précisément démarrent de la place où se niche l’Hôtel à l’ombre de la basilique Sant Francesc et de la statue de Junipero Serra (1713-1784), considéré comme le moine apôtre de la Californie. C’est de ses chapelles que partent et reviennent un certain nombre de chars dont le plus spectaculaire dédié à la Vierge, soulevé et porté par une trentaine de pénitents.

entrée de l’Hotel Sant Francesc et couvent de la Basilique Sant Francesc Palma Majorque Photo OOlgan

Alors que la place est remplie de pénitents, prêts à pousser leur plateforme décorée, la réception de l’Hotel Sant Francesc Singular créée d’emblée le calme grâce à ses lumières tamisées, avec des bougies vacillant dans la cheminée inutilisée et des lanternes au sol. Lors de l’enregistrement, un thé de bienvenue appelé « paix intérieure », se savoure au bar du hall, de l’autre côté du patio intérieur classique.
L’esthétique est sobre permettant aux éléments d’origine, tels que les fenêtres classiques de la cour, l’escalier historique et de fresques au plafond restaurer de  s’épanouir avec la collection de peintures et de photographies originales tels que Guillem Nadal et Josep Riera i Aragó, ainsi qu’une série de photos captivantes de la photographe majorquine Bárbara Vidal.

Hotel Sant Francesc, entrée et patio Palma Majorque Photo OOlgan

Une modernité sobre et ancrée dans l’histoire

Aménagé dans l’ancienne demeure majorquine du XIXe siècle de la riche famille Alomar-Femenia, par l’architecte d’intérieur Maria Jose Cabré cet hôtel-boutique design de 42 chambres surplombe la paisible place Sant Francesc,

Avec ses caractéristiques typiques des magnifiques demeures majorquines : de grandes portes d’entrée, des arches majorquines, une cour intérieure pavée et une tour de guet avec pigeonnier, l’hotel est cosmopolite par essence ; des parties communes aux chambres confortables et fraîches – l’une avec terrasse sur le toit, certaines avec balcon et fresques – la fusion de l’ancien et du moderne renforce l’impression de luxe et de tranquillité.

Depuis l’élégante terrasse avec piscine sur le toit, la vue s’ouvre sur les montagnes de Tramuntana jusqu’à la majestueuse cathédrale gothique entrecoupée une mer de toits en vieilles tuiles de maisons d’époque.

La vue du rooftop avec piscine de l’Hotel Sant Francesc Palma Majorque Photo OOlgan

Epuré, le mot saute aux yeux.

Acceuil de l’Hotel Sant Francesc, Palma Majorque Photo OOLgan

Aux anciennes écuries se trouve aujourd’hui un restaurant réputé, le « Quadrat ». Les deux chefs Àlvar Albaladejo et Carles Forteza confectionnent une à l’ influence méditerranéenne soutenue par des saveurs internatiolales venues d’Asie et au-delà. Avec leur carte de saisons, attendez-vous à des surprises dans les plats du soir ou mieux en vous lançant dans le menu Dégustation L’Entorn mettant en valeur le savoir-faire de sa cuisine dans différents styles et cuisines.

Comme sa cuisine, l’architecture unique a su intégrer l’histoire du bâtiment à la modernité de l’hôtel avec cette trouvaille qui croque bien le lieu, le puits d’origine a été transformé en salle de sport !

La localisation actuelle de l’hôtel faisait partie des biens de l’église de Santa Eulalia. Palma était divisée en cinq paroisses qui contrôlaient le pouvoir judiciaire, économique et administratif. Sur ordre du roi Jacques II de Majorque, la première pierre du magnifique temple de Sant Francesc a été posée en janvier 1281.

En sortant de cet havre hors du temps, dés que vous en franchissez le seuil, Palma vous ouvre les yeux et les papilles !

Des merveilles de saveurs

Les saveurs de Palma de Majorque sont aussi dans l’assiette Photo OOLgan

Ne ratez pas les spécialités sucrés et salés des boulangeries majorquines ; des « panades » pâtés traditionnels fourrés à la viande, ou à la seiche, aux « coques », pâte croustillante garnie de légumes de saison.
Coté pâtisseries sucrées, vous ne résistez pas aux « robiols » en demi-lune, fourrés à la citrouille sucrée, appelée « cabell d’àngel » ni aux « crespells » en passant par les « mones de pasqua », gâteaux souvent décorés de figurines en chocolat élaborées, offerts aux enfants par leurs parrains et marraines.

Pâques à Palma ne serait pas la même sans ces saveurs.

Auteur de l'article

Olivier Olgan

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