Gastronomie

Pour la Journée mondiale des océans du 8 juin, Ethic Ocean appelle chacun à la préservation des ressources de la mer

Auteur : Patricia de Figueiredo
Article publié le 12 juillet 2019 à 20 h 25 min – Mis à jour le 3 juin 2020

[Le monde de demain existe déjà !] Avant le confinement planétaire, 90 % des espèces de poissons étaient surexploitées ou exploitées au niveau maximum de leur durabilité ! Alors que l’activité économique redémarre, l’ONG Ethic Ocean souhaite à l’occasion de la Journée mondiale des Océans du 8 juin sensibiliser l’ensemble des parties prenantes de la filière, du bateau à l’assiette, du pêcheur au gastronome, aux pratiques d’approvisionnement durable.

Préservons les océans et leurs ressources

Depuis sa création, l’ONG Ethic Ocean, parrainée par le chef étoilé Olivier Roellinger, s’est engagée à une nécessaire prise de conscience d’agir concrètement pour la préservation des ressources de la mer.
Les chiffres sont accablants ! Avant le confinement planétaire qui a dû avoir un impact positif, 90 % des espèces de poissons étaient surexploitées ou exploitées au niveau maximum de leur durabilité !

L’ONG saisit l’occasion de la Journée mondiale des océans du 8 juin pour rappeler que chacun à sa façon, à son niveau, du bateau à l’assiette, du pêcheur au gourmet, peut contribuer à la préservation des ressources de la mer en (se) posant les bonnes questions notamment sur « pratiques de pêche et environnement ». C’est aux parties prenantes de l’écosystème de filière (pêcheurs, mareyeurs, grossistes, enseignes de la grande distribution, poissonniers, restauration collective, chefs cuisiniers …) de poursuivre et valoriser les bonnes pratiques d’approvisionnement durables.

Parmi ses outils de sensibilisation, Ethic Ocean édite des posters dont ‘Techniques de pèche et environnement’ qui permet poser les bonnes questions à votre fournisseur.

Au sein de l’écosystème de la pêche, les chefs sont des prescripteurs clefs

« Le chef/restaurateur a un rôle essentiel au sein de la filière explique Elisabeth Vallet, directrice d’Ethic Ocean. Il influence d’une part ses propres fournisseurs, du fait de ses critères d’achats – provenance, état du stock, technique de pêche, taille de maturité sexuelle / ou conditions de production pour les produits d’élevage – et d’autre part ses clients, en leur présentant sa démarche. Il peut par ailleurs leur faire découvrir certaines espèces méconnues, mais durables, afin de diminuer la pression sur les espèces surconsommées (et donc surexploitées ou surproduites) comme le fameux duo cabillaud/saumon. »

Elisabeth Vallet, directrice générale de l’association Ethic Ocean Photo © David Marmier

Un guide pour consommer durablement

Le Guide des espèces 2020 est conçu pour faciliter les achats responsables de la filière.

Pour faciliter la prise de décision, Ethic Ocean publie ‘Le Guide des espèces, à l’usage des professionnels‘. Mis à jour chaque année, sur la base des données scientifiques, il est devenu l’outil indispensable pour s’approvisionner durablement et s’orienter vers des espèces qui ne sont pas surpêchées. Il  permet de vérifier l’état des stocks des espèces que l’on souhaite consommer et l’impact des techniques de pêche pour tous ceux qui souhaitent acheter et vendre des produits de la mer…durablement. Ce guide est accompagné de trois posters permettant d’afficher les informations clefs.

L’exemple de l’anguille, une espèce menacée trop à la mode

L’exemple le plus frappant est sans doute l’empereur. Ce poisson, très en vogue dans les années 90, s’est retrouvé sur toutes les tables des restaurants. Or c’était un poisson de grand fond, qui se reproduisait très tardivement. Il a aujourd’hui quasiment disparu à cause d’une exploitation qui ne respectait son cycle de reproduction !
L’anguille est également menacée par la surpêche mais également par la dégradation de son habitat et la pollution des eaux. Pour le thon, il est important de vérifier l’espèce concernée (thon albacore, thon germon, thon rouge, listao, bonite…) pour vérifier sa durabilité selon la provenance et les techniques de pêche.

Bannir certaines espèces, en privilégier de nouvelles

« Je travaille beaucoup avec Ethic Ocean. Leur guide me permet de me renseigner sur les espèces que je peux travailler », déclare Alain Fontaine, chef duMesturet, Président des Maîtres restaurateurs et de l’association Bistrots et Terrasses de Paris, très investi dans les enjeux sociétaux et environnementaux. « Je me fournis le plus localement possible en achetant par exemple de la truite d’eau douce ou du cresson de Méréville. Nous informons nos clients au travers de notre carte qui nous permet de faire passer des messages, d’expliquer pourquoi nous privilégions certaines espèces comme la vieille ou le congre».

Exemple de support d ‘information : set de table réalisé par Ethic Ocean pour Le Mesturet.

De plus en plus de restaurateurs s’engagent dans cette démarche

A l’image de Pascal Raffray maître restaurateur, chef de La Table du Marais en Bretagne ou de Pascal Mousset, Président du GNI Ile-de-France. “L’ensemble de la filière doit se sentir responsable de la préservation des océans. Nous avons tous un effort à faire pour continuer à bénéficier de ces formidables ressources naturelles” déclare ce dernier.

Des personnalités venant d’autres horizons se mobilisent également pour cette cause. Ainsi récemment, l’acteur du Grand Bleu Jean-Marc Barr est devenu ambassadeur d’Ethic Ocean, association dont il partage les valeurs : « Je suis fier de communiquer sur l’urgent message à protéger notre planète et surtout les océans, à encourager les professionnels à poursuivre leurs nécessaires adaptations afin de protéger notre bien commun qui est la mer », soulignait-il dans une vidéo.

https://youtu.be/Ew1hTHiFWYo

Comment suivre et soutenir les actions d’Ethic Ocean en faveur d’une pêche durable

Ethic Ocean
Tour ESSOR. 14 rue Scandicci. 93500 Pantin
Tél. : +33(0)6 21 87 69 28

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Conseil d’Ethic Conseil : Sachez poser les bonnes questions à votre poissonnier
en tant que consommateurs, vous pouvez également contribuer à une pêche durable
grâce à quatre questions :

  1. Le poisson que je souhaite acheter provient-t-il d’un stock durable ?
  2. A-t-il été pêché avec une technique respectueuse de l’environnement ?
  3. A-t-il eu le temps de se reproduire ?
  4. En cas d’aquaculture, dans quelles conditions les poissons ont-ils été élevés ?

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