Lifestyle
Royal Mer donne de nouvelles couleurs à la maille tricotée d’inspiration marine
Auteur : Anne-Sophie Barreau
Article publié le 13 mars 2023.
Dans la mode éthique, l’aventure entrepreneuriale prend toutes sortes de visages : quand Euveka fait le pari des nouvelles technologies pour révolutionner l’industrie textile, Royal Mer, « artisans tricoteurs depuis 1946 », mise tout sur le respect d’un savoir-faire « Made in France » afin que son pull marin – à l’image de la marinière – symbole d’un style de vie proche ou sur la mer – traverse le temps. Anne-Sophie Barreau brosse l’ambition d’Hervé Coulombel qui, en rachetant la marque en 2016 poursuit une aventure, celle d’un atelier qui, depuis sa création en 1946, a fait de la maille tricotée une authentique histoire française.
Ce qui m’anime, c’est d’apporter ma pierre à la construction d’un modèle de fabrication qui a du sens.
Hervé Coulombel, Président de Royal Mer
Rebâtir une histoire
« Je suis convaincu qu’il n’y a pas de fatalité, qu’à partir d’un noyau dur de savoir-faire, on peut rebâtir une histoire » dit Hervé Coulombel qui, en rachetant en 2016 la marque Royal Mer alors au bord du dépôt de bilan, a tout misé, précisément, sur son histoire, celle d’un atelier qui, depuis sa création en 1946, a fait de la maille traditionnelle d’inspiration marine une authentique histoire française. « Ce qui m’anime, poursuit-il, c’est d’apporter ma pierre à la construction d’un modèle de fabrication qui a du sens ». Foi en une histoire partie sur des bases si solides qu’elles ne peuvent pas être durablement compromises, quête de sens, sept ans après, le pari est en passe d’être gagné : outre ses trois boutiques – Dinard, La Baule et l’Île de Ré – la marque est aujourd’hui distribuée dans 200 points de vente en France et développe une activité de sous-traitance pour des marques telles que Agnès B, Hopaal ou encore Balzac.
Miser sur la qualité, hier comme aujourd’hui
La clé du succès, dans un contexte où la relocalisation et la consommation locale sont plébiscitées, est la même aujourd’hui comme hier. Elle se résume en un mot : la qualité. « Nos produits sont faits pour durer. Pour y parvenir, un certain nombre d’étapes, dans le cadre d’un management repensé où nous encourageons la polyvalence, doivent être respectées – et qui plus est mesurées – tout au long du processus de fabrication». Résultat : le taux de retour est de 0,2%. « C’est encore trop, mais nous parvenons à respecter notre cahier des charges. Le produit, certes, a un coût – le produit phare de la marque, le pull marin Klasel est vendu 138 euros NDLR – mais il va durer dix ou quinze ans. Ce n’est pas cher en vérité ».
Perpétuer un savoir-faire devenu rare
On n’imagine pas le nombre de métiers et la complexité derrière la fabrication de cette maille unique.
Hervé Coulombel
Une qualité qui repose sur des savoir-faire – autre maître-mot – « pérennisés et redéveloppés ». Programmeurs, bonnetiers, coupeuses, brodeuses, remailleuses, boutonniéristes…. Ils sont plus de soixante à exercer leurs talents au sein des ateliers situés près de Nantes, des professionnels qui auraient pour frères dans le domaine de l’ameublement les artisans et techniciens d’art du Mobilier national ne peut-on s’empêcher de penser, tant, dans un cas comme dans l’autre, le geste perpétue la tradition et respecte le temps long – la rapprochement s’arrêtant toutefois ici, l’entreprise œuvrant dans la sphère privée quand le mobilier national appartient à la sphère publique.
L’entreprise n’achète pas de tissu, mais du fil nécessaire à sa fabrication.
La suite, c’est encore Hervé Coulombel qui en parle le mieux : « Le processus de tricotage, réalisé sur des machines, commence. Il faut avoir de bons programmeurs, pointus en mécanique, mais aussi – aujourd’hui – en informatique, qui, de surcroît, soient un peu créatifs. Il faut ensuite des personnes – les bonnetiers et bonnetières – qui gèrent et suivent le bon fonctionnement des machines, puis d’autres qui assurent le contrôle qualité des panneaux de tissu que nous tricotons ».
Arrive enfin la fabrication proprement dite qui respecte également plusieurs étapes : « le lavage, la vaporisation, la coupe, le montage, les finitions, le repassage final, le contrôle… » Autant de « compétences d’exception, fruit d’années d’expérience » que l’entreprise bichonne.
Un esprit marin modernisé
Nous conservons l’esprit marin tout en amenant de la couleur, du détail, des finitions.
Hervé Coulombel
Troisième ingrédient du succès – à présent que les perturbations résultant de la crise sanitaire sont terminées : « pendant deux ans, nous n’avons fabriqué que des masques, c’est ce qui a sauvé l’entreprise » confie Hervé Coulombel – le tournant stylistique pris par la marque en 2022. « Nous avons affiné notre identité. Nous nous positionnons désormais comme une marque sportswear de qualité qui conserve l’esprit marin mais qui s’adresse de plus en plus aux urbains. On amène de la couleur, du détail, des finitions, quelque chose de moderne sans verser pour autant dans la mode fashion ».
Des vêtements intemporels – faits pour durer -, modernes, conçus dans le respect de savoir-faire qui ont jadis fait le succès de l’entreprise : Royal Mer réalise l’équation parfaite !