En pleine foires Paris+ par Art Basel et Asia Now, Elena, jeune artiste japonaise de 25 ans expose son art ludique des « Chibi-chans » à l’invitation du chef japonais Yoshitaka Ikeda au restaurant Le Clos Y dans le 14^e à Paris. C’est aussi l’occasion pour le chef d’associer l’art et la gastronomie avec un menu « Elena » haut en saveurs selon Cécile d’Orville proposé uniquement le soir jusqu’au 22 novembre sur réservation.

Elena détourne les classiques en y glissant ses chibi-chans Phot DR

Du mannequinat aux Chibi-chans

Si Elena est née à Madrid, l’artiste grandit au Japon où elle acquiert des compétences techniques de base du dessin et se découvre une vocation pendant le confinement en souhaitant créer des œuvres qui procurent du bonheur et enrichissent l’esprit. Ses tableaux intègrent les « Chibi-chans » petits personnages très caractéristiques qui se déclinent à l’infini, issus de dessins animés ou de mangas qui symbolisent la diversité des humains et leur richesse intérieure.

En Occident, un chibi est un enfant ou un bébé ou la version « jeune » d’un personnage de film d’animation et de manga. Quelquefois, le mot chibi est associé avec un nom de personnage pour dénoter la version enfant du personnage (exemples : Chibi Vegeta, Chibi Marik, Chibi Sailor Moon, et Chibi Sonic).

Elena, Chibi-chans, 2023 exposés au Clos Y Photo DR

Il peut également être utilisé pour décrire quelqu’un qui est mignon ou adorable. Votre amie peut vous appeler « chibi-chan » comme surnom parce qu’elle vous trouve mignon ou adorable.

Un appel à la joie de vivre et à la positivité.

Pour développer ses Chibis aux multiples apparences et se déplaçant librement, Elena utilise des feutres à l’acrylique et des encres sur toile pour ses tableaux. « Avec les aplats de couleurs vives cernés par un trait noir, les œuvres d’Elena ne sont pas sans rappeler les estampes traditionnelles japonaises. commente Véronique Grange-Spacis, critique d’art et commissaire à qui l’on doit la mise en avant de cette artiste au Clos Y.

De la tradition à la modernité, l’artiste donne à voir des œuvres fortes entre pop art et street art, empreintes d’humanité. Ses chibi-chans, dont les premiers ont été conçus pendant son enfance, ont une signification profonde pour elle, apportant le réconfort dans un monde en perpétuel mouvement.
Véronique Grange-Spahis.

Elena, Nami Nori Ochibi, hommage à la Grande Vague de Kanagawa de Katsushika Hokusai Photo DR

« C’est pendant le confinement qu’Elena a créé son œuvre référente, « Nami Nori Ochibi » (Chibi sur une vague) et qui se revendique comme un hommage à la célèbre « Grande Vague de Kanagawa » de Katsushika Hokusai. Chaque éclat d’eau est constitué d’un chibi-chan, chacun ayant une expression unique. Cela reflète la richesse de la diversité et souligne que chacun est beau tel qu’il est. »

Elena multiplie les clins d’oeil au patrimoine pictural japonais Photo DR

Si elle a déjà exposé au Japon et à Taïwan, elle expose à Paris pour la première fois. Parmi les hommages ou les détournements d’œuvres très célèbres, on s’amuse à remarquer le fameux cri de Munch ou La jeune fille à la perle de Vermeer qui devient sou son crayon « La fillette espiègle à la perle » ! D’autres tableaux sont plus sombres comme sa série Constellation.

Dans un futur proche, l’ancienne mannequin prévoit également de créer des performances combinant kimono et art, en tirant parti de son expérience dans l’industrie de la mode. Après Paris, Elena va également exposer au « Musée Sumida Hokusai » en janvier 2024.

Symphonie de poissons préparés par le chef japonais Yoshitaka Ikeda du Clos Y Photo Cécile d’Orville

Un menu ‘Elena’ haut en couleurs et caractères.

N’hésitez pas alors à découvrir cette artiste aux « masquottes » ludiques, et à déguster le menu dédié préparé par le chef  hôte Yoshitaka Ikeda n’a pas résisté à concocter à partir des ingrédients sans artifice qu’il affectionne dans sa cuisine.

#Cécile d’Orville