Vins & spirits
Pépites de la révolution viticole : les pères fondateurs - Trois rouges de femmes
Auteur : Mohamed Najim et Etienne Gingembre
Article publié le 25 octobre 2021
[Les pépites de la révolution viticole (1)] Leur récit Quand le vin fait sa révolution ne se contente pas d’être une enquête, c’est aussi des centaines de dégustations. Mohamed Najim & Etienne Gingembre ont été à la rencontre de vignerons. Des 100 domaines retenus dans leur précieux livre, ils offrent à Singulars une première sélection « de sorcières et de magiciens de talent qui s’ingénient à produire des pépites » : les pères fondateurs – Trois rouges de femmes.
Les vins des pères fondateurs de la révolution
Notre révolution viticole démarre en 1991 avec la première cuvée du Château Valandraud, un « vin de garage » de 0,6 hectare à Saint-Emilion, dont les propriétaires sont conseillés par les consultants Dany et Michel Rolland.
Elle se poursuit en 1996 au Château Mondotte, toujours à Saint-Emilion, conseillé par Stéphane Derenoncourt, puis au Château Le Pin, propriété de Jacques Thienpont, cette fois à Pomerol.
Les Rolland, Derenoncourt, Thienpont (mais cette fois Nicolas, le cousin) savent que les appellations voisines de Saint-Emilion bénéficient du même terroir, du même socle géologique. Tous trois y ont acheté des vignes, les premiers à Fronsac, les autres à Castillon.
Dégustés à l’aveugle, on peut les confondre avec les plus grands saint-émilion. Mais pas la peine de sortir plusieurs billets de cent, car l’absence de notoriété de leurs AOC les plombent, au grand dam de leurs producteurs.
Le Château Fontenil de Dany et Michel Rolland et le Domaine de l’A de Christine et Stéphane Derenoncourt (domainedela.com) sont vendus autour de 25 euros la bouteille. Le Château Alcée de Nicolas Thienpont (nicolas-thienpont.com) est à 13 euros.
Trois rouges de femmes
Autrefois, les femmes étaient tenues à l’écart des métiers du vin, milieu de mecs par excellence. Et puis elles se sont imposées, grâce à leur talent. Aujourd’hui, un tiers des domaines est géré par des femmes. Et la moitié des jeunes diplômés sont des femmes savantes. Et qu’est-ce que ça change ? Tout. Leurs vins sont-ils des « vins féminins » ? Un peu galvaudée, l’expression n’a pas beaucoup de sens. Elles font des vins d’une grande finesse, gourmands, digestes et parfois voluptueux. Trois vigneronnes illustrent à merveille leur arrivée en force dans les vignes et dans les chais.
Notre amie Nathalie Despagne réussit à La Rose Figeac des pomerols qui ont beaucoup de fruit (griotte), beaucoup d’intensité, de subtilité, de soyeux avec un très bon rapport qualité/prix pour cette appellation (18 à 35 euros). Brigitte Chevalier a créé son domaine de Cébène, sur les terres à schistes de Faugère, appellation rustique, pour y faire des vins fruités, aériens, digestes, avec des tanins très doux, à des prix qui vont de 12 à 35 euros.
Dans le Beaujolais, la comtesse Alexandra de Vazeilles s’est offerte les meilleurs consultants pour vinifier en son Château des Bachelards de superbes fleuries, saint-amour, moulin-à-vent vendus 30 euros la bouteille.
Pour aller plus loin
Lire : Quand le vin fait sa révolution, Etienne Gingembre et Mohamed Najim, Ed. du Cerf, 2021, 288 p., 20€, et sa « constellation de vins d’exception, de vins de gourmandise, de vins de saveurs, de vins d’émotion »
Les pères fondateurs
- Château Valandraud, Jean-Luc Thunevin, Saint-Emilion,
- Château Mondotte, Saint-Emilion,
- Château Le Pin, de Jacques Thienpont, Pomerol,
- Château Fontenil de Dany et Michel Rolland,
- Domaine de l’A de Christine et Stéphane Derenoncourt, Saint Colombe,
- Château Alcée de Nicolas Thienpont
Trois rouges de femmes
- La Rose Figeac, Nathalie Despagne, Pomerol,
- Domaine de Cébène, Brigitte Chevalier, Faugères
- Château des Bachelards, Alexandra de Vazeilles, Fleurie, Beaujolais,
Quand le vin fait sa révolution, (Ed. du Cerf)
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