Quatre livres d’histoires pour sortir des idées reçues : de la 2nd guerre mondiale, au rouge à lèvres

Fidèle à notre vocation d’ouvrir de perspectives, notre sélection tient ses promesses, tout en balayant des mythologies, celle de Far-West avec une  « Nouvelle histoire de l’Ouest », de Soazig Villerbu (Passés/Composés) ou d’un conflit mondial omniprésent, avec une « Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale«  d’Olivier Wieviorka (Perrin). Plus ludique, elle propose aussi des « arrêts sur images sur le monde d’avant » avec «  Le temps qui passe, la France qui change », de Jean-François Sirinelli (Odile Jacob) sans oublier de revenir sur un bâtonnet de séduction explosive,  « La folle histoire du rouge à lèvres », de Rachel Kahn et Christophe Fort (Herscher).
De quoi réveiller la curiosité et de stimuler les jolis débats de repas de fêtes ! 

Nouvelle histoire de l’Ouest, de Soazig Villerbu (Editions Passés/Composés)

Tous les amoureux de Westerns devraient lire cette « Nouvelle histoire de l’Ouest » (Editions Passés/Composés, 416 p.). Elle embrassée par Soazig Villerbu dans une perspective large, non pas du seul Ouest américain mais nord-américain, du Mexique au Canada, en passant naturellement par les États-Unis. Son récit du Far West s’étend du XVIIIe siècle au XXe siècle, balaye les légendes d’une culture western juvénile pour un autre souffle, tout aussi fertile, celui de l’émergence d’un continent aux cultures diversifiées.

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Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale, de Olivier Wieviorka (Perrin)

Il reste tant encore de « Mythes de la Seconde Guerre mondiale » (Perrin, 2015) susceptibles de servir de propagande ou de manipulations qu’Olivier Wievorka, pourtant auteur de cet ouvrage collectif, propose une vision d’ensemble assumant d’être « totale » avec l’ambition de synthétiser l’état des savoirs pluridisciplinaires. Son ‘Histoire totale de la Seconde guerre mondiale ‘(Perrin) interconnecte avec fluidité les sphères économiques et militaires, mais aussi les dimensions culturelles, politiques ou stratégiques d’un conflit mondial (qu’il date de 1941) à l’impact omniprésent dans notre actualité. C’est éclairant car son onde de choc ne faiblit pas : des formes de ressentiment subsistent, et jouent encore un rôle très géopolitique.

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Le temps qui passe, la France qui change, de Jean-François Sirinelli (Odile Jacob)

Longtemps, les Français se sont couchés de bonne heure, avant que la télévision vienne s’installer dans leur vie.

Avec humour communicatif, le savoureux calendrier de l’ « avant » de Jean-François Sirinelli égrène en 49 chapitres, la « bande son d’un monde qui fut et qui n’est presque plus ». Loin de l’aridité d’un essai universitaire, l’auteur d’un « monde que nous avons perdu » (Tallandier, 2021) a choisi le ton des instantanées des « Mythologies »  de Barthes. Sa réflexion décomplexée  sur une ‘pop culture’ consensuelle offre de multiples tiroirs, certains à double fonds, et croque le « processus de capillarité par lesquels le monde d’avant se rappelle régulièrement à nous ». Fuyant tout snobisme, ses ‘Echos du monde d’avant’  (Odile Jacob) est une gourmande façon de revivre nos émotions mémorielles de façon délicate et brillante.

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La folle histoire du rouge à lèvres, de Rachel Kahn et Christophe Fort (Herscher)

Des lèvres de Cléopâtre à celles de Marylin, c’est l’objet cosmétique iconique par excellence, entre artifice et « soft power » féminin. Le fard à lèvres est presque aussi vieux que le monde !  Le « rouge » a toujours été un outil de séduction et de pouvoir, mais aussi d’émancipation Rachel Kahn et Christophe Fort, auteurs de cette « La folle histoire du rouge à lèvres«  (Herscher).
La pertinence de l’écriture très journalistique, dopée par une mise en page tonique et la grande densité d’illustrations réussissent à embrasser toutes les dimensions culturelles certes, mais aussi sa portée sociale, économique et politique de ce bâtonnet toujours explosif pour celles qui l’utilisent et ceux qui le stigmatisent !

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