Six conseils de films en salles : de ‘5 septembre’ aux ‘Mémoires d’un escargot’

L’offre de février de films au cinéma au moment des vacances d’hiver constitue un véritable feu d’artifice de coté des salles de cinéma. En témoigne la diversité des conseils de la rédaction de Singular’s : Mémoires d’un escargot, d’Adam Elliot, les larmes et la manière en stop motion, 5 Septembre, de Tim Fehlbaum, le terrorisme des JO 72 de Munich ouvre la boîte de pandore du direct, Jouer avec le feu, de Delphine et Muriel Coulin, l’incompréhension d’un père face aux dérives de son fils, et enfin deux films musicaux, Un parfait inconnu, de James Mangold, la révolution Dylan et enfin la bonne surprise En Fanfare, d’Emmanuel Courcol, ou surmonter ses différences par la musique.

Mémoires d’un escargot, d’Adam Elliot, les larmes et la manière en stop motion

Rares sont les réalisateurs de films d’animation à avoir, comme Adam Elliot, imposé un style de manière aussi radicale. Après « Mary & Max » (2009) « Mémoires d’un escargot » le confirme comme un virtuose du « stop motion », dans un registre dramatique mais toujours contrebalancé par un humour noir et une tendresse sensible.
Si les comparaisons paresseuses le rapprochent de Tim Burton ne retenant que des similitudes d’ordre esthétique, « Mémoires d’un Escargot » montre des singularités confirmées qui le rendent bouleversant. Lire plus par Yoan Rivière

5 Septembre, de Tim Fehlbaum, le terrorisme des JO 72 de Munich ouvre la boîte de pandore 

A 5h le 5 septembre 1972, des coups de feu dans le village olympique déchirent la fête des JO de 1972. C’est par l’équipe des sports de la chaine ABC que Tim Fehlbaum nous fait vivre en direct les 22h d’un drame qui ouvre la boîte de pandore du devoir d’information face la manipulation des images. La précision de la reconstitution, le rythme haletant d’ évènements vécus à hauteur d’homme, font de « 5 Septembre » un « thriller historique » et une expérience immersive passionnant.

Ce film interroge aussi notre rapport au réel, les obligations éthiques de l’image en direct ou non, désormais partie-prenante du récit historique d’aujourd’hui. En prime une recommandation de cinq films où la télévision est au cœur du dispositif narratif.  Lire plus par Olivier Olgan

Jouer avec le feu, de Delphine et Muriel Coulin, l’incompréhension d’un père face aux dérives de son fils

Que faire quand son enfant vire non seulement loin de vos valeurs idéologiques mais s’englue dans la tentation du pire et une violence suicidaires ? Est-ce qu’aimer, c’est tout accepter, même le pire ? C’est tout le drame – de l’impuissance – d’un père que décortique au scalpel « Jouer avec le feu », des réalisatrices Delphine et Muriel Coulin (17 filles, et Voir du pays)Patrice Gree s’est senti aspiré dans cette descente en enfer qu’incarne de fièvre et de râge Vincent Lindon et Benjamin Voisin.
Ici Le rouge n’a rien de la couleur de l’espérance politique, mais la couleur du sang ! Lire plus par Patrice Gree 

Un parfait inconnu, de James Mangold, la révolution Dylan

Le film de James Mangold (Walk the line) a enthousiasmé chacun à sa manière les critiques de Singular’s:  Calisto Dobson pour l’acuité et la justesse de l’adaptation de Dylan électrique d’ Elijah Wald qui aboutit à la déflagration Dylan. Avec le point de bascule de « Like a Rolling Stone », premier rock existentiel.
Patrice Gree est séduit par Timothée Chalamet qui a su saisir ce regard en dessous pour être au-dessus de la mêlée, et reproduire cette voix exceptionnelle sans chercher pour autant à percer le mystère de l’homme. Lire plus sur Un parfait inconnu

Je suis toujours là, de Walter Salles, le devoir de mémoire couvre aussi la dictature militaire du Brésil

Qui se souvient de la dictature issue du coup d’état mené par le militaire Castelo Branco qui a enténébré le Brésil ? Plus grand monde sauf ceux qui ont hébergés  les nombreux amis brésiliens forcés à l’ asile. « Je suis toujours là » de Walter Salles (« Central do Brasil », « Carnets de voyage », notamment) nous replonge dans cette sombre époque que l’Amérique latine a connue au Brésil de 1964 à 1985, avant le Chili de 1973 à 1990 puis l’Argentine de 1976 à 1983.
Un film remarquable et saisissant bien parti pour remporter. l’Oscar du meilleur film international 2025. Lire plus par Jean de Faultrier 

En Fanfare, d’Emmanuel Courcol, gommer ses différences avec la musique

Comme des millions de spectateurs,  Patrice Gree a été touché au cœur et aux oreilles de ce « feel good movie » qui l’a enthousiasmé à tout point de vue ; léger, il évite les dérapages des comédies franchouillardes. Fédérateur, il balaye tout regard  facile sur les différences sociales des mélos dépressifs.
La subtilité d’Emmanuel Courcol pour aborder des sujets souterrains un peu rudes, comme l’adoption, le secret des origines … est jubilatoire grâce à un duo que tout oppose Pierre Lottin et Benjamin Lavernhe unis par la musique.
Un titre prémonitoire pour faire de la générosité fraternelle l’antidote à la désharmonie nationale. Lire plus par Patrice Gree

Sans oublier les films chroniqués au fil de l’eau