12 romans 2024 retenus par les auteurs de Singular’s à lire ou à offrir
Dors ton sommeil de brute, de Carole Martinez (Gallimard)
Ce roman paru cet automne méritait de remporter un prix littéraire majeur. Est-ce parce que Carole Martinez a déjà été maintes fois primée (Cœur cousu dont le Renaudot des lycéens 2007, Du domaine des murmures, Goncourt des lycéens 2011) que la saison parisienne s’est close sans avoir salué Dors ton sommeil de brute (Gallimard, comme les précédents) roman d’une force d’imagination très originale et maîtrisée ?
Il faut en tout cas rendre hommage à cette romancière qui tranche dans la production française contemporaine. Lire plus par Jean-Philippe Domecq
Divorce à la française (tout sauf à l’amiable) d’Éliette Abécassis (Grasset)
Le droit, qui aime les faits, est moins à l’aise avec la fiction, a fortiori quand il n’y en a pas une mais des dizaines qui hypothèquent un peu plus encore la possibilité que justice soit rendue…
La démonstration de cette affaire de divorce sous la plume d’Éliette Abécassis, qui tire habilement partie des procédures du droit de la famille pour déployer son talent de romancière, est implacable.
Le roman est bien le grand gagnant de ce Divorce à la française (Grasset) dont les protagonistes avancent sabre au clair. Et font mouche pour se faire mal. Lire plus par Anne-Sophie Barreau
L’ardent vibrato de « Il neige sur le pianiste » de Claudie Hunzinger (Grasset)
Est-ce parce qu’un « extraordinaire petit renard » lui a ouvert grand la voie du romanesque que la narratrice de Il neige sur le pianiste (Grasset) a l’idée folle de faire d’un interprète virtuose de Bach son captif ? Dès lors, elle a deux amours, « un du jour, un de la nuit ».
Un désir majuscule, plane au-dessus du dernier roman de Claudie Hunzinger, prix Femina 2022 pour Un chien à ma table. Lire plus par Anne-Sophie Barreau
Le Diplôme d’Octobre, de Ludovic Roubaudi (éditions Rue Fromentin)
La qualité des romans de Ludovic Roubaudi, notamment Nostra Requiem Prix Hors Champ 2021 (Serge Safran) n’est plus à faire.
Pour son neuvième roman Le Diplôme d’Octobre (éditions Rue Fromentin), cet auteur exigeant nous entraîne dans une Middle Europa inspirée du XIXe siècle, proche de l’Union Européenne d’aujourd’hui. Son conte plus politique que philosophique nous alerte sur les dérives d’une pensée unique, entre domination des esprits, et effacement de l’Histoire pour un glissement inexorable vers le totalitarisme.
Sa satire dystocique fascine autant qu’elle questionne pour mieux titiller notre trop bonne conscience. Ludovic Roubaudi revient sur son travail d’écrivain lanceur d’alerte. Lire plus Patricia de Figueiredo
La Femme Sauvage, de Jeroen Olyslaegers (Stock) – Eden, L’affaire Rockwell, de Christophe Penalan (Viviane Hamy)
Deux romans de rentrée dans deux genres différents : un aussi fantastique qu’historique, et un polar bien de notre temps.
Dans La Femme Sauvage (éditions Stock), le romancier Jeroen Olyslaegers nous plonge, au XVIème siècle, avec une précision saisissante, dans la destinée d’un aubergiste d’Anvers bien placé pour être le réceptacle de tout ce qui s’y passe : conflits politiques et religieux, dernier amour avec une « femme sauvage », le tout sous l’œil du peintre Brueghel.
Eden, l’affaire Rockwell (éditions Viviane Hamy), de Christophe Penalan, mène une enquête en ondes concentriques qui révèle une ville américaine autour d’un personnage de victime cerné de zones d’ombre. Lire plus par Jean-Philippe Domecq
L’Éclipse (totale ?) de Sarah Bussy (Editions Julliard)
Qui n’a jamais eu la tentation de la fuite ? C’est autour de ce motif, que prolonge le passage à l’acte, qu’est construit L’Éclipse, second roman de Sarah Bussy (Editions Julliard), auteure en 2019 de En théorie tout va bien (Éditions JC Lattès).
Un motif décliné de façon subtile et sensible, à la lisière du merveilleux, dans un grand Nord où les volcans ont deux modes d’existence, « l’un manifeste dramatique, l’autre beaucoup plus secret, furtif, lié aux forces à l’œuvre sous la croûte terrestre, et auquel personne n’échappe » qui devrait asseoir la réputation de son auteure. Lire plus par Anne-Sophie Barreau
Du même bois, de Marion Fayolle – Quand l’abîme te regarde, d’Éric Emieraux – La possibilité du pire, de Laurent Wirth
Sortons des sentiers battus: Du même bois, de Marion Fayolle (Gallimard) obtient le Prix Marcel Pagnol 2024. Créée par Floryse Grimault, décerné au Fouquet’s, il récompense depuis sa création, un livre sur le thème des souvenirs d’enfance. Ici une ambiance dans une ferme familiale où l’histoire se reproduit par génération.
Autre ambiance avec Quand l’abîme te regarde, d’Éric Emeriaux (Récamier Noir) décrit une plongée dans la guerre de Bosnie-Herzégovine et ses ramifications pour le chef de l’OCLGH, un triller passionnant. Enfin, pour une réflexion profonde et pourtant limpide, l’essai de l’agrégé et docteur en histoire Laurent Wirth, La possibilité du pire, (édition L’Harmattan) sur la naissance des guerres de 14-18, 39-45 et 2022… ? Lire plus par Patricia de Figueiredo
Je ne serai pas toujours là, de Catherine Soullard (éditions Marie Romaine)
Catherine Soullard, romancière et critique de cinéma – on lui doit notamment Johnny, hommage à Johnny Guitare de Nicholas Ray (éditions du Rocher) – mais aussi productrice à France Culture par le passé, rembobine tous les temps de la vie d’un vieil homme dans Je ne serai pas toujours là (éditions Marie Romaine). Le roman au charme doux-amer est porté par une langue belle et précise. Lire plus par Anne-Sophie Barreau
4 romans sous le signe de la transmission
Les retrouvailles familiales peuvent être l’occasion de retour aux sources, à ce qui nous constitue, sujet dont on sait comme il inspire, depuis toujours, la littérature. La preuve en quatre pépites, déguster à l’ombre : « L’âge de détruire » de Pauline Peyrade (Éditions de minuit), « Un puma dans le cœur » de Stéphanie Dupays (L’Olivier), « Le don du passeur » de Belinda Cannone (Stock), « Un dimanche à Ville-d’Avray » de Dominique Barbéris (Éditions Arléa) lire plus par Anne-Sophie Barreau
La rédaction de Singular’s