Auteur : Olivier Olgan
Article publié le 19 février 2024

Jusqu’au samedi 22 février, Art Capital le plus grand salon d’artistes d’Europe retrouve le Grand Palais. Et manifeste son esprit de liberté pour et par les artistes. Sans la mobilisation de plus de 200 bénévoles, cette édition 2025 n’aurait pas surmonté tous les obstacles : le changement de dates, la réduction à 4 jours sans le dimanche, une installation de cimaises pour accrocher plus de 3 000 artistes en 24h !
Désormais la fête bat son plein pour que les visiteurs dialoguent directement avec les artistes. Cette utopie d’ »ambiance d’atelier » sans intermédiation reste et constitue pour Olivier Olgan la magie de ce rendez-vous capital pour l’indépendance des artistes.

« Le Grand Palais, c’est notre maison, il n’y a qu’une. L’art pour tous est une bataille pour les artistes »
Daniel Gallais, Président d’Art Capital et président le Salon Dessin Peinture à l’eau.

Le défi était immense

Pour quatre jours, Art Capital a retrouvé le Grand Palais : « dans la douleur » nous confie son président Daniel Gallais. « nous avons l’impression de ne pas être aimé. Plus que jamais Art Paris est un miracle réussi avec des bouts de ficelles. »

Pour preuve de ce sentiment d’incompréhension, une subvention diminuée et fixe depuis 2017 de 50 000€ du Ministère de la Culture pour un budget de 1,2 million € pour ce retour au Grand Palais.
Miracle certes, mais non sans immense effort financier des artistes qui paient 450€ par œuvre exposée, une négociation serrée avec la RMN et la mobilisation de centaines d’artistes bénévoles pour monter un Salon qui se réduit en peau de chagrin. « Jusqu’où devra-t-on aller pour rester au Grand Palais ? » lancent les présidents des quatre associations reconnues d’utilité publique, alors même que leur utilité artistique hors marché semble méprisée.

Art Capital 2025 (Grand Palais RMN) photo OOlgan

La fête est lancée jusqu’à samedi soir !

Le dimanche a été supprimé pour réduire les coûts. Mais le défi d’être à nouveau au Grand Palais, est la preuve d’une immense solidarité entre les artistes et  la conviction que l’exposition des artistes contemporains du monde entier peut s’effectuer sans l’intermédiaire de galeries, ou de foires mercantiles.

Libre, tolérant, solidaire, didactique, dynamique, ouvert, cet événement unique en son genre offre une vitrine exceptionnelle et la plus complète possible de la production artistique d’aujourd’hui possédant de grandes qualités techniques mises au service de leur propre créativité, dans toutes les tendances et toutes les techniques confondues
Daniel Gallais Président d’Art Capital

Art Capital 2025 (Grand Palais RMN) photo OOlgan

Rencontrer les artistes en liberté

Pendant 4 jours les artistes peuvent rencontrer directement sans filtre du marché leur public.
Bien sûr dans cette avalanche d’œuvres présentés par des milliers d’artistes, il y en a pour tous les goûts, le meilleur côtoie du moins bons. Mais c’est aussi cette liberté des artistes de s’adresser à tous les publics. D’aucun dirait que l’aléatoire est aussi le lot des foires. Sauf qu’ici, ce n’est pas un marchand qui sollicite votre attention, mais l’artiste lui-même.

En mettant en avant des talents confirmés et des étoiles montantes, le Salon se positionne comme une plateforme où la créativité et le respect des traditions s’entrelacent pour célébrer l’art sous toutes ses formes.
Bruno Madelaine, Président

Art Capital 2025 (Grand Palais RMN) photo OOlgan

Son engagement indéfectible envers l’art et ses créateurs.

Décidément les Salons d’art se frottent toujours aux combats esthétiques de leur temps. Sauf qu’il ne s’agit plus ni de trublions de l’impressionnisme en 1874 de gagner leur indépendance comme le rappelait l’exposition d’Orsay l’année dernière, ou d’artistes «  refusés » de 1884 pour non-conformité à l’académisme, mais bien de la place et de la liberté de l’artiste à trouver son public sans marchand dans notre société.

Depuis des décennies le théâtre de ces enjeux artistiques et esthétiques a pour creuset le Grand Palais. Ce temple construit pour les arts, fut aussi construit en 1900 par des architectes sociétaires des Artistes français (crée en 1880) – Albert Thomas, Charles Girault, Henri Deglane et Albert Louvet, l’un des quatre associations historiques qui sont réunies depuis 2005 sous la même bannière.

Art Capital 2025 (Grand Palais RMN) photo OOlgan

Les enjeux de l’indépendance

Avant ce regroupement forcé, chaque salon disposait de plusieurs semaines par an pour exposer leur sociétaires ;  Le Salon des Artistes indépendants (1884), Le Salon Dessin Peinture à l’eau (1949) et Le Salon Comparaisons (1954). Malgré leur différence, notamment sur le choix des œuvres (avec ou sans jury) et du médium, les quatre piliers d’Art Paris sont d’abord des associations d’artistes dans la vocation est de produire et montrer leur travail pour avoir accès au marché de l’Art sans lui être soumis.

Le Grand Palais est certainement un lieu exceptionnel pour l’art et la scène artistique française. Il a été pensé par et pour les artistes, tout comme le Salon.
Bruno Madelaine, Président du Salon des Artistes indépendants

Art Capital 2025 (Grand Palais RMN) photo OOlgan

Les voix plurielles de la création d’aujourd’hui

Depuis 20 ans, édition après édition, malgré les difficultés et les obstacles, Art Paris reste ce tremplin festif un peu exubérant mais au combien incarné au service des artistes du monde entier. Et par effet de ricochet, une résistance au « tout marché ».

Profitez des trois jours qu’il reste pour vous plonger dans cette immense creuset des arts d’aujourd’hui en train de s’épanouir. Votre présence est autant une formidable occasion de coups de coeur et de rencontrer des artistes qu’une reconnaissance de leur légitime indépendance !

Art Capital représente tous les arts (Grand Palais RMN) photo OOlgan

Olivier Olgan