Culture

Philippe Austruy, un épicurien de l’art partage ses découvertes à la Commanderie de Peyrassol

Auteur : Marc Pottier, Art Curator basé à Rio de Janeiro
Article publié le 1er janvier 2024

(Initiative de collectionneur) Philippe Austruy coche toutes les – bonnes – cases  de ce qui fait rayonner l’art de vivre français : c’est un bon vivant qui aime partager avec ses amis et en particulier les artistes. Ce découvreur-bâtisseur a un amour de la vie indéfectible jumelé à un appétit pour la liberté, une soif pour découvrir la création, toutes époques confondues. C’est un curieux insatiable, un entrepreneur-joueur et défricheur d’esthétique dynamique. Sa Commanderie de Peyrassol dans le sud de la France est à cette généreuse image, un des premiers et un des plus dynamiques parcs d’art d’Europe, et une consécration exemplaire de l’œnotourisme culturel. Marc Pottier vous fait découvrir la collection qu’elle abrite et vous invite à inscrire dans votre agenda 2024 l’exposition estivale dédiée à Bertrand Lavier.

L’art, c’est fait pour partager

Philippe Austruy, c’est l’incarnation de l’amitié et de la fidélité … de la réactivité lorsqu’une idée lui est suggérée.  Je pense à son engagement dans cette collection qui, depuis 12 ans, lorsque je l’ai rencontré, n’a cessé d’évoluer positivement pour faire de la Commanderie de Peyrassol un lieu exemplaire dans cette effervescence artistique varoise. Cette collection s’est construite par étapes. Au départ avec un goût pour l’art et des rencontres de copains ….
Aujourd’hui la collection a une rigueur objective et le choix d’une politique d’expositions d’envergures internationales.

témoigne l’ami-artiste-mentor Bernar Venet, dont le Moulin où il abrite sa propre fondation, est à une dizaine de kilomètres de Peyrassol.

Daniel Buren, 35 drapeaux de forme verticale, vue du vignoble de la Commanderie de Peyrassol, début du parcours d’art Photo OOlgan

Un parc d’art parmi les plus beaux d’Europe

Franco Adami, L’escalier, 2000 Parcours d’art Peyrassol Photo OOlgan

Le parc de sculptures et le centre d’art de la commanderie de Peyrassol, acquise en 2001, est une des nombreuses propriétés viticoles que Philippe Austruy possède de l’Italie au Portugal, en passant aussi par le bordelais : Tenuta Casenuove, au cœur de Chianti, en Toscane, Château Malescasse, un grand cru bourgeois du Haut-Médoc, Quinta da Côrte, pépite de la vallée du Haut-Douro, au Portugal. Comme tout ce qu’il touche avec une énergie créative, l’entrepreneur les a toutes remises en état avec un concept d’œnotourisme culturel bien ficelé remettant ainsi sur rail ces belles endormies.

Pour ses nombreuses affaires (maisons de retraites, crèches, cliniques, restaurants, vignobles…), Philippe Austruy n’hésite pas, en gagnant, à déplacer les pièces de son jeu d’échec international.

Si ses autres collections, d’art contemporain figuratif ou celles de peintures flamandes des XVI et XVIIème siècles garnissent les murs de certaines de ces autres propriétés, ce sont des lieux que le collectionneur se réserve comme des retraites qui lui permettent de se ressourcer. Il laisse ainsi Peyrassol comme un lieu d’exception, un vrai lieu de partage avec l’art comme ADN qui n’est surtout pas considéré comme outil de vente. De toute façon Peyrassol n’a pas besoin de cela, les affaires marchent très bien ‘on-line’, nous a-t-il confié.

La situation particulière de Peyrassol

La Commanderie Peyrassol dessinée par l’architecte Charles Berthier Photo OOlgan

Proche du village varois de Flassans-sur-Issole, la Commanderie de Peyrassol, un hameau de 850 hectares abrite un vignoble et des chais, deux restaurants, un vaste domaine forestier, un centre d’art et un parcours muséal dans les bois et les jardins. La commanderie remonterait à l’an 1204, appartenant d’abord aux Templiers puis, après leur arrestation un siècle plus tard, à l’Ordre de Malte.
La scénographie du parc de sculptures a été repensée avec la complicité de la paysagiste Gaële Bazennerye. Depuis 2016, les œuvres les plus délicates de la Collection profitent d’un formidable écrin de béton et d’acier Corten dessiné au cœur des vignes par l’architecte Charles Berthier. Entité artistique à part entière, baigné par un puits de lumière, cet espace de 800 m2 accueille de nombreuses expositions chaque année.

« Je crée, je défriche, je vends, mais je n’aime pas trop structurer » PA

A peine diplômé de Sciences Po au début des années 1970, Philippe Austruy, né en 1949 à Paris, sauve de la faillite la clinique parisienne où travaillait sa mère. Après avoir trouvé l’argent nécessaire au rachat et pris la direction de l’établissement, il remet rapidement l’établissement sur pied en devenant pionnier du secteur privé de la santé. S’ouvre alors une longue période de ‘jeux d’échec’ dans le monde des affaires qui, pendant plus de 40 ans, lui fait acheter et revendre des établissements d’hospitalisation privée, un réseau de crèches privées, des cliniques d’addictologie, quelques maisons de retraite, de l’immobilier, auxquels s’ajoutent des restaurants et, comme nous venons de le voir, plusieurs vignobles.

Richard Long, Winter Solstice Circle, 2002 Cour du Centre d’art Peyrassol Photo OOlgan

Aujourd’hui, SIS, société holding familiale, regroupe l’ensemble de ses participations et activités. Son bon flair, son goût pour défricher et restructurer lui fait aimer ce jeu dont il se lasse parfois quand les structurations deviennent trop lourdes et énergivores. Il a toujours rebondi en sachant rester debout. Cet habile jongleur sait parfaitement mener de front ses multiples activités.

Pour moi, l’art contemporain n’est pas une passion, mais un moment d’émotion qu’il faut partager, comme le vin. Mais le vin, on peut le partager en achetant une bouteille et en l’emportant.
Une œuvre d’art, il faut venir la voir.
Philippe Austruy  

Dans la vie comme en art, ce qui compte sont des rencontres

Bernar Venet, Ligne indéterminée, 1986-1987, Parcour d’art Peyrassol Photo OOlgan

Si Philippe Austruy a un indéniable sens des affaires, l’art l’a toujours accompagné depuis son enfance. Son père l’amenait aux puces et visiter les monuments historiques pendant les vacances. La Culture et l’art n’ont depuis lors cessé de l’habiter. Son sens pour défricher vient certainement de sa fascination pour la créativité. Il confie à Singular’s que dans ses grands projets liés à la santé, ce qu’il préfère sont les réunions avec les architectes !  C’est dans les années 1970 qu’il a découvert l’art contemporain qui l’a décillé de l’art classique du XVIIIème siècle qu’alors il connaissait mieux.
Ses premières acquisitions furent des rencontres émotionnelles avec, entre-autre, l’œuvre de Pierre Soulages (1919-2022), artiste qui a montré tout ce que la rencontre du noir et de la lumière peut engendrer pour arriver à une forme de sublime.  Ce furent aussi celle de Jean Dubuffet (1901-1985) le premier théoricien de l’Art Brut (Philippe a-t-il aimé que l’artiste ait lui aussi vendu du vin en gros ?) et Georges Mathieu (1921-2012) le peintre, qu’André Malraux qualifiait de « calligraphe occidental », artiste qui a été réhabilité ses dernières années. Nous verrons plus tard pourquoi cela a particulièrement de l’importance à ses yeux aujourd’hui.

Nourrir les échanges sont un mode de vie

César, Hommage à Eiffel, 1991, Parcours d’art Peyrassol, Photo OOlgan

Philippe Austruy aime indéniablement et sincèrement l’art.  Il aime peut-être encore plus les échanges avec les artistes. C’est pourquoi il connait personnellement la plupart de celles et ceux qu’il expose à Peyrassol.  Il nous parle du Stresa ce restaurant italien dans le 8ème arrondissement de Paris où il passait du temps avec César (1921-1998).  Ce dernier a d’ailleurs un plat à son nom à la carte : émincé de bœuf grillé à l’assiette. Cette trattoria élégante des années 1950, tenue par les cinq frères Faiola qui est comme un club d’amis rieurs et gourmands, qui se reconnaissent d’une table à l’autre, est tout ce qui touche Philippe Austruy qui veut reproduire cette chaleur amicale et complice dans sa Commanderie de Peyrassol. C’est d’ailleurs au Stresa qu’il a rencontré il y a une vingtaine d’années par amis interposés l’artiste Bertrand Lavier (1949-) qu’il va exposer cet été.

« C’est une collection très différente, car elle part du social » Joana Vasconcelos.

Joana Vasconcelos, Petit Gateau, 2017, De Fil(s) en Aiguille(s), Centre d’art Peyrassol, 2017 Photo Peyrassol

Une autre amie, la grande artiste portugaise Joana Vasconcelos pointe du doigt ce qui la touche dans la collection de Philippe Austruy : « Cette collection est très différente de beaucoup d’autres dans son esprit car elle a une relation avec la ‘Santé’. C’est celle d’un homme dont les affaires ne sont pas purement commerciales mais qui s’occupe des autres : santé, maison de retraite, crèches… le côté social est clé, C’est son point de départ. Sa collection a le même esprit. La mettre à disposition du public participe de cette même démarche » … pour la bonne santé mentale des visiteurs pourrait-on compléter.

Un futur bien déterminé avec de nouvelles lignes d’action

Victor Vasarely, Sculpture P&T, 1978, Parcours d’art Peyrassol Photo OOlgan

Vous l’aurez compris, Philippe Austruy ne s’enferme dans aucune habitude. Après plusieurs années consacrées à compléter la collection avec des œuvres achetées ou crées pour le parc d’art, d’expositions dialogues parfois imaginées avec la complicité de galeries amies comme ce fut le cas avec la galleria Continua, il vient de déterminer sa nouvelle politique pour le futur avec deux directions très claires : La première sera de se concentrer sur l’invitation d’artistes à créer des œuvres sculpturales pensées pour la Commanderie. La deuxième, en ce qui concerne les œuvres picturales, il souhaite se tourner vers les artistes tombés dans l’oubli. Il cite ainsi Gilles Aillaud (1928-2005) dont l’exposition Animal Politique au Centre Pompidou jusqu’au 26 février 2024 révèle l’œuvre animalière, plus violente qu’il n’y parait, et sort des images habituelles de la consommation inégalitaire qu’il dénonce. Nous avons vu qu’un de ses premiers achats fut une œuvre de Georges Mathieu (1921 – 2012) à une époque où celui-ci était dans l’ombre.

Philippe garde le secret sur les sélections qu’il présentera prochainement. Ce qui est certain est qu’il veut sortir de la nervosité du marché de l’art. Sa collection est pour partager non pas pour se montrer et encore moins spéculer.

Daniel Buren, Cylindre ouvert, crée en 2017 pour l’entrée du hameau Peyrassol Photo OOlgan

En parlant d’œuvres in situ

Mais, à côté de ses achats d’œuvres préexistantes, depuis plusieurs années Philippe avait déjà invité régulièrement plusieurs artistes à penser une œuvre en fonction de l’histoire et des espaces de la Commanderie. Ainsi le « damier flottant arc-en-ciel » (présenté à Rome en 2016 et installé à Peyrassol en 2021) de Daniel Buren (1938-), trente-cinq drapeaux de forme verticale, du violet au rouge, en passant par les sept couleurs de l’arc-en-ciel qui claquent au vent dans les vignes, est venu rejoindre le « Cylindre ouvert » crée en 2017 pour l’entrée du hameau. Cette œuvre extérieure est comme une gigantesque porte aux jeux de couleurs magiques.

Jean-Pierre Raynaud, Socle de la réalité,  2008-2009 – courtesy Jean-Pierre Raynaud and Peyrassol – (c) C. Goussard

De même Jean-Pierre Raynaud (1939-) est présent avec plusieurs œuvres magistrales comme la fameuse salle à manger ‘Environnement’, qu’on peut aussi nommer comme un espace ‘psycho-sensoriel’ ou une ‘architecture-objet’, qu’il avait réalisé pour l’antiquaire Jean-Marie Rossi en 1968. Il a aussi été invité pour penser en toute liberté une œuvre pour la Commanderie. C’est aujourd’hui ‘Socle de la réalité, 2008-2009’, une petite bergerie existante dans les vignes que l’artiste a surélevée et posée sur un socle en marbre blanc, ainsi magnifiée comme un hymne aux lieux et aux hommes qui l’ont bâti.

Un parcours balisé d’artistes internationaux toutes générations confondues

Jose Yaque, Maduracion, 2021, courtesy Jose Yaque, Galleria Continua & Peyrassol, (c) C. Goussard

Ces quelques exemples sont franco-français mais la collection est très internationale, toutes générations confondues. Par exemple le cubain José Yaque (1985-) est venu en résidence en 2021 et a créé une version de ses Tumbia Abierta, une installation murale de bouteilles contenant des échantillons des spécimens de la flore provençale collectés au printemps autour de la Commanderie.
Le parcours balisé des œuvres offre à découvrir près de 80 créations signées Ugo Rondinone, César, Ben, Lee Ufan, Dan Graham, Antony Gormley, Gisela Colon, Jean Tinguely, Antoni Tàpies, Anne et Patrick Poirier, Pascal Martine Tayou, Wim Delvoye, Carsten Höller, Gloria Friedmann, Sislej Xhafa

Des expositions au Centre d’art auront montré par exemple « La mise à nu de la société » 2022, exposition monographique de Michelangelo Pistoletto ou encore les œuvres de l’artistes belge Berlinde De Bruyckere tout comme « Face au temps. Regards croisés sur les collections Philippe Austruy et De Jonckheere », un fascinant dialogue entre ses collections d’art contemporain et les écoles flamandes anciennes montrant une fois de plus qu’on ne pourra jamais enfermer le propriétaire des lieux dans une seule direction.

Redonner vie

Pascale Marthine Tayou, Les Génies de Casenuove (Lou), 2020, courtesy Pascale Marthine Tayou, Galleria Continua and Peyrassol, (c) C. Goussard

Ceci explique pourquoi il aime défricher, redonner vie à des entreprises, aider les artistes dans l’ombre, leurs donner la parole qu’elle que soit l’originalité de leurs projets.

Mon moteur reste la découverte, aussi bien dans le business que dans l’art ou dans le vin. En ce moment, je visite des maisons de retraite au Brésil et, une fois sur place, j’en profite pour regarder avec attention les domaines qui sont souvent très mal exploités.

Récemment c’est donc le Brésil qui a trouvé charme à ses yeux et il a ainsi porté son dévolu sur Pranhia, village proche de Fortaleza dans le Ceara, au nord-est du pays : maison de retraite, hôtel restaurants… maisons de location auquel s’ajoute une mission culturelle pour enfants de 4 à 13 ans à qui on enseigne musique peinture…redonner vie à un village oublié.

La relève ?

Philippe a trois filles dont la jeune Lou de 18 ans étudiant aujourd’hui à la Central Saint Martins college of art à Londres. Elle est la fille son l’ex-femme qui dirige la Patinoire Royale Bach de Bruxelles. Sa deuxième fille est architecte et la troisième femme d’affaires. Tout est déjà organisé et divisé pour éviter d’éventuelles querelles de succession. L’artiste camerounais Pascale Marthine Tayou (1966-) a fait leurs portraits (Lou, Marie-Amélie et Géraldine) dans le potager, au cœur des jardins de la Bastide comme de grandes sculptures en verre transparent avec de légers aplats de couleurs où chacune est représentée par ses passions. Elles sont donc bien présentes à Peyrassol.

Bertrand Lavier, Sulky, 2020, courtesy Bertrand Lavier and Peyrassol – (c) C. Goussard

Bertrand Lavier à l’affiche à l’été 2024

La prochaine exposition estivale, le cru 2024, sera consacrée à son fidèle ami, l’artiste Bertrand Lavier (1949-) bien connu pour son goût pour l’absurde, le pastiche, la parodie et, se revendique entre Marcel Duchamp (1887–1968) et Françis Picabia (1879 – 1953). Comme peu, il sait jouer avec les objets du quotidien. Il les manipule, les associe, leurs crée un socle, les noie sous la peinture… pour raconter une toute autre histoire critique du monde et de son environnement politique et social.

Bertrand Lavier, Quathlamba II, 2020 & Sébastien Stoskopff, Vanité au livre Face au temps. expo Regards croisés, Centre d’art Peyrassol 2023 Photo OOlgan

Bertrand Lavier est déjà très présent à Peyrassol, en 2011 il conçoit in situ son « Hommage à Lou », un clin d’oeil au propriétaire (et sa fille) des lieux qu’il a empêché de supprimer le dernier pylône présent sur le domaine. Il l’a surplombé d’un motoculteur en référence au travail des vignes.
Suivirent en 2020 une autre installation in situ, Sulky’, une fontaine imaginée pour l’esplanade du Centre d’Art, à partir d’un semoir agricole jadis utilisé à Peyrassol et aussi Quathlamba II’ qui fait partie d’une importante série hommage aux motifs que Frank Stella utilisait dans les années 1960. Cette œuvre qui est entrée dans la collection est constituée de tubes de néon. Bertrand Lavier est encore présent dans un des restaurants avec ‘Sans titre’, un miroir peint de 2022. Ici, le reflet inhérent à la surface réfléchissante est brouillé par le dépôt d’une couche de peinture qui vient occulter le reflet. On retrouve cet élément pictural sur l’étiquette d’une cuvée spéciale.

Bertrand Lavier, Aronde-Simca, 2023, vue de l’exposition Allegoria chez Kamel Mennour jusqu’au 3 février 2024 Photo DR

Pour l’été 2024 Bertrand Lavier, qui est fasciné par cette terre agricole qui a un lourd héritage historique avec les Templiers et donc ce grand écart entre ces deux cultures, veut utiliser le vocable de la couleur, la couleur qui va au-delà des œuvres. Son exposition, comme ce fut le cas avec les vitrines de la Bourse du Commerce à Paris en 2021, veut être un jeu où on perd la chronologie des œuvres exposées, dans un temps arrêté. Cousine de l’ ’Aronde-Simca’ présentée à l’exposition Allegoria chez Kamel Mennour, jusqu’au 3 février 2024, il pense transformer une vieille Dauphine qui traîne à Peyrassol. Dans ce « ready-destroyed », il fera à nouveau repeindre minutieusement avec une couleur écarlate la carrosserie sans changer les accidents dus au temps.
D’autres œuvres sont prévues comme ‘Silence’ (œuvre de 1974 composée d’une juxtaposition d’une scie avec une lance) actuellement présentée à l’exposition ‘Lacan, l’Exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse’ au Pompidou Metz, jusqu’au 27 mai 2024, pour une rétrospective qui ne dira jamais son nom.

Vivre ! et Libre !

Quand on lui demande quel est son rêve pour le futur, le collectionneur répond sans hésiter Vivre !
Il le lance avec le grand sourire de celui qui veut garder son regard d’enfant. Cela va de pair avec ‘vivre libre !’. Il l’affirme parmi les œuvres créées pour la Commanderie de Peyrassol avec celle de Ben (1935-) qui indique en lettres géantes « Vivre libre ». Philippe affirme que l’artiste l’a créée parce qu’il a vu comment il vit et qui il est, conscient de la chance qu’il a d’être du bon côté de la barrière, dans des pays démocratiques.
Le visiteur aussi se réjouira de la chance qu’il a de découvrir un tel domaine d’art où la vie est si merveilleusement célébrée.

#Marc Pottier

Pour suivre Philippe Austruy

La Commanderie de Peyrassol, entrée Photo OOlgan

SIS, société holding familiale, développe ses activités :

La Commanderie de Peyrassol, RN7, 83340 Flassans-sur-Issole
Tél : +33 (0) 4 94 69 71 02 – contact@peyrassol.com

Dewain Valentine Circle Blue Green, 1972-2019 & Pieter Pourbus Marie-Madeleine v.1560 « Face au temps. Regards croisés Centre d’art, Peyrassol 22 Photo OOlgan

sur la Collection Philippe Austruy, l’exposition «Face au temps». Regards croisés sur les collections Philippe Austruy et De Jonckheere » de 2022 en condense l’esprit ; c’est l’ évocation de l’expérience humaine à travers des espaces et des temps particuliers, elle est un regard sensible et curieux porté sur des conceptions de l’art différentes, des traditions visuelles hétérogènes, des « être-au-monde » singuliers et des mœurs plurielles. Révéler les parallèles, éclairer les contrastes, surprendre par les affinité, telle est l’enjeu.

Ce face à face est né de l’envie de faire partager aux visiteurs une certaine ouverture d’esprit, d’élargir le regard. L’art contemporain a malheureusement la réputation, loin d’être injustifiée il faut le reconnaître, d’être sectaire. Je voulais briser les frontières qui n’ont aucune raison d’être entre l’art ancien et l’art contemporain. Plutôt que de les opposer, j’ai voulu les rapprocher pour engager la réflexion.
Phlippe Austruy, Face au temps, 2022

 

 

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